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ENCOURAGEMENTS A ISRAËL,

CENTRE ETERNEL DE L'ATTENTION DU MONDE

CHRONOLOGIE DE LA BIBLE


De la création d'Adam jusqu’en l'an 6000 du monde
Entre la création d'Adam et le jour ou la terre fut de nouveau sèche
Du déluge, jusqu'à l'alliance avec Abraham, à la mort de Terach son père
La période depuis l'alliance avec Abraham, jusqu'à la promulgation de la loi
Période allant de l'exode au partage de Canaan entre les tribus
La période des Juges
La période des Rois
Les 70 années de désolation
Période allant du retour des juifs, jusqu'a 1873 ap. J.-C.
Comparaison entre cette chronologie et de celle d'Usher
La date de la naissance de notre Seigneur
Les principales périodes chronologiques

Appendice

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            Dans ce chapitre, nous présentons la preuve biblique indiquant que 6000 ans se sont écoulés depuis la création d'Adam jusqu'en l'an 1872 de l'ère chrétienne et que, par conséquent, depuis 1872, nous sommes chronologiquement entrés dans le septième millénaire, ou le Millénium — au commencement duquel le « Jour du Seigneur », le « jour de la détresse », sera témoin de la mise en pièces des royaumes de ce monde et de l'établissement du Royaume de Dieu sous tous les cieux.

            La chronologie est nécessaire aussi pour servir de base à l'examen des périodes prophétiques. Il nous faut, avant tout, bien déterminer où nous en sommes dans le cours des temps. Pour cela, il nous faut des dates dignes de confiance pour en faire le calcul ; nous commençons donc par une étude de la chronologie. Une chronologie complète de l'histoire humaine doit nécessairement commencer avec la création de l'homme.

            La durée du temps qui s'est écoulé depuis la création de l'homme est estimée de diverses manières. Parmi ceux qui acceptent le récit biblique tel qu'il est, il ne peut y avoir qu'une petite différence d'opinion ; mais parmi ceux qui le rejettent, les différences sont énormes, variant, pour cette période, depuis des dizaines jusqu'à des centaines de milliers d'années. Ces suppositions sont appuyées sur des faits n'offrant qu'une base bien faible pour des conclusions aussi extravagantes et téméraires. Par exemple, la présence de pointes de flèches en silex, à une profondeur considérable au-dessous de la surface des marais de tourbe de la Suisse et de l'Irlande, est considérée comme une preuve que le niveau où on les trouve en était autrefois la surface, que la tourbe a crû graduellement autour et au-dessus d'eux, et le temps nécessaire pour une telle augmentation est calculé d'après le taux de leur accroissement actuel, lequel est très faible. Si ce qu'ils avancent était vrai, cela prouverait naturellement que l'homme vivait il y a des centaines de milliers d'années ; mais d'autres géologues démontrent, avec de bonnes raisons, que ces marais tourbeux étaient autrefois tellement mous qu'une pointe de flèche en silex pouvait aisément s'y enfoncer graduellement à une grande profondeur en peu de siècles.

            Citons un autre exemple : « En sondant dans la terre vaseuse de la vallée du Nil, deux briques cuites y furent découvertes, l'une à une profondeur de vingt et l'autre de vingt-quatre yards (*) ; si nous estimons que l'épaisseur du dépôt formé par le fleuve atteint huit pouces (**) en un siècle, nous devons conclure que la première de ces briques a 12000 ans et la seconde 14000 ». Par le moyen de calculs analogues, Burmeiser (géologue célèbre) suppose que 72000 ans se sont écoulés depuis la première apparition de l'homme sur le sol de l'Égypte, et Draper (géologue également renommé) attribue â l'Européen qui fut témoin de la dernière époque glaciaire une antiquité de plus de 250000 ans ! (***)

(*) 1 yard = 0,914 m.

(**) 1 pouce = 2,5 cm environ.

(***) Prof. N. Joly dans son ouvrage « L'Homme avant les Métaux », ouvrage en anglais, p. 183.

            page 26 Il est clair que « si nous calculons » de la même manière que ces grands hommes, nous arriverons à ces mêmes grandes conclusions. Mais quelques-uns parmi nous sont assez peu scientifiques pour se demander s'il n'est pas plus probable que les dépôts formés par le limon du Nil ont été très irréguliers, comme c'est le cas pour d'autres fleuves qui changent quelquefois leur lit en emportant leurs bords d'une manière frappante, par un simple courant. Nous nous rappelons aussi le déluge du jour de Noé, événement qui, non seulement est mentionné d'une façon spéciale dans la Bible, mais dont les plus vieilles traditions païennes ont aussi conservé le souvenir, et nous nous demandons combien de limon et de débris furent ainsi déposés en sus et au-dessus des huit pouces par siècle. Nous nous demandons aussi, comment il ne s’est pas présenté à ces grands esprits, comme cela se présente naturellement à l'esprit de quelques-uns qui ne sont pas trop grands, qu'il est naturel que deux briques jetées dans ce « sol vaseux », au moment où il était de consistance très molle et recouvert d'eau, aient pu s'y enfoncer à une grande profondeur par leur propre poids, étant beaucoup plus pesante que le sol vaseux. Quant à la différence de profondeur entre les deux briques, il apparaît beaucoup plus raisonnable â un esprit peu scientifique d'admettre que l'une d'elles a dû tomber sur le côté ou sur un coin, et que l'autre, étant tombée à plat, a dû s'enfoncer par ce fait même plus lentement, que de supposer que des hommes vivants à deux mille ans d'intervalle aient fait deux briques exactement semblables.

            Il y a quelques années, le squelette d'un homme fut trouvé dans un ancien lit du Mississippi. Quelques géologues se mirent à calculer combien de milliers d'années pouvaient être indiqués par le nombre de pieds de boue, de vase, etc. qui recouvraient le squelette ; ils s'imaginèrent avoir trouvé un spécimen de l'homme préhistorique ayant une grande valeur. Plus tard, on trouva, à quelques pieds au-dessous du squelette, une partie d'un « bateau plat », semblable aux bateaux qui étaient en usage sur le Mississippi il y a cinquante ans à peine ; cette découverte renversa complètement les calculs et délivra le genre humain d'une autre preuve que le monde est plus vieux de centaines de milliers d'années que la Bible ne l'enseigne.

            Laissant de côté les conjectures discordantes et tout à fait indignes de confiance de quelques géologues sur ce sujet de la chronologie, et ayant recours aux renseignements que peut nous donner l'histoire humaine, que trouvons-nous ? L'histoire des plus anciennes nations païennes ne peut être retracée clairement et distinctement que jusqu'à 3000 ans en arrière. Plus en arrière, ce ne sont que des traditions indignes de confiance ; tout y est obscur, incertain, mythique et fabuleux. L'histoire des Romains ne remonte pas aussi loin puisqu'il n'y a que 27 siècles que Rome a été fondée ; ses premiers siècles sont de plus enveloppés dans d'incertaines traditions. Au delà de 3000 ans en arrière dans l'histoire des Babyloniens, des Syriens et des Égyptiens, nous arrivons à une période où cette histoire est fragmentaire et enveloppée d'une grande obscurité. Dans l'histoire de la Chine, nous sommes amenés, avec cette même période en arrière, à la dynastie des Tchou, depuis laquelle les événements de l'histoire chinoise commencent à être plus dignes de confiance. Chez les Grecs, remarqués par leur érudition dans les 3000 ans passés et chez lesquels nous pourrions espérer trouver l'histoire plus exacte que chez toutes les autres nations, que trouvons-nous ? Nous trouvons ses dates précises pendant les derniers 2600 ans, mais pas au-delà. Nous arrivons alors dans ce qu'on a appelé « l'âge fabuleux, mythique ou préhistorique de la Grèce ». Le seul exposé raisonnable connu des 3000 premières années de l'homme sur la terre se trouve dans la Bible. Ce fait est en parfaite harmonie avec ses prétentions d'origine, de direction et de préservation divines.

            Il en est des dates comme de l'histoire : le monde n'a aucun moyen, en dehors de la Bible, pour suivre les traces de sa chronologie au delà de l'année 776 av. J.-C. A ce sujet, nous citons le professeur Fisher du Yale Collège, qui dit : « On arriva lentement à une méthode exacte pour l'établissement des dates ; l'invention d'époques, ou ères, fut indispensable pour arriver à ce but. Le temps défini le plus éloigné pour dater les événements fut arrêté à Babylone. C'est l'ère de Nabonassar, 747 av. J.-C. Les Grecs (à partir d'environ 300 ans avant Jésus-Christ) ont daté les événements à partir de la première victoire remportée dans les jeux olympiques en 776 av. J.-C. Ces jeux avaient lieu tous les quatre ans. Chaque olympiade avait donc une durée de quatre années. Ce n'est que quelques siècles après la fondation de Rome que les Romains commencèrent à dater (leur histoire — trad.) et à partir de cet événement, c.-à-d. à partir de 753 av. J.-C. ».

            L'article suivant, tiré de « L'Encyclopédie Américaine », sous le titre Chronologie, nous offre une preuve de plus que les nombreuses prétendues histoires des temps reculés abondent en traditions bizarres et mythiques qui les rendent sans valeur et entièrement indignes de confiance :

            « L'histoire des nations anciennes, excepté celle des Hébreux, remonte à des périodes mythiques de milliers ou de millions d'années ; même après que les récits commencent à prendre un aspect historique, les différences sont très grandes... Les inscriptions assyriennes, babyloniennes et égyptiennes sont en langues mortes et en caractères hors d'usage depuis longtemps. Les dates grecques et romaines sont généralement authentiques jusqu'à la première olympiade en 776 av. J.-C. et à l'établissement du Consulat en 510 av. J.-C. Antérieurement à ces dates, elles sont... légendaires. Hérodote n'a de valeur que pour les événements qui regardent son époque — environ 450 av. J.-C., et pour ceux d'un ou des deux siècles qui l'avaient précédée ».

            Clinton, dans son ouvrage sur la Chronologie de la Grèce (page 283), dit : « L'histoire contenue dans les Écritures hébraïques présente... un contraste avec les récits primitifs des Grecs. Dans ces derniers, nous avons beaucoup de peine à suivre quelques faits obscurs qui nous ont été conservés par les poètes, qui nous ont transmis, avec tous les embellissements de la poésie et de la fable, ce qu'ils avaient reçu par tradition orale. Dans les annales de la nation hébraïque, nous avons des narrations authentiques, écrites par des contemporains guidés par l'inspiration. Ce qu'ils nous ont transmis nous arrive par conséquent avec une double sanction. Ils étaient aidés par l'inspiration divine dans ce qu'ils rapportaient comme simples témoins humains, ces choses étant déjà dignes de foi ».

            La Bible, qui est l'histoire fournie par Dieu des trois premiers mille ans, est la seule œuvre dans le monde qui fournisse une histoire claire et continue jusqu'à la période où l'authenticité de l'histoire séculaire est bien prouvée. Elle commence par Adam, le premier homme mentionné dans l'histoire, les monuments ou les inscriptions. Son nom, l'époque de sa création et sa mort nous y sont rapportés ; nous pouvons y suivre sa descendance avec le nom et l'âge de chacun pendant une période de prés de 4000 ans. Comme nous le verrons, les indications de la Bible vont jusqu'à la première année de Cyrus, 536 av. J.-C., date qui est bien établie et généralement acceptée. C'est là que cesse le fil de la chronologie biblique, à une date à partir de laquelle l'histoire profane est digne de confiance. Dieu a ainsi procuré à ses enfants une claire indication chronologique qui s'étend jusqu'à nos jours. Par ses prophéties, la Bible complète même l'histoire jusqu'à la consommation du « rétablissement de toutes choses », à la fin du septième millénaire, lorsque se lèvera l'ère nouvelle d'éternelle félicité. La Bible est, par conséquent, le seul récit existant dans le monde qui nous fournisse une vue d'ensemble de toute l'histoire humaine. Elle nous transporte du paradis perdu de la Genèse au paradis restauré de l'Apocalypse, poursuivant ainsi le sentier de l'humanité jusque dans l'éternité. Prises dans leur ensemble, l'histoire et la prophétie de la Bible offrent une vue panoramique de tout le cours des événements, depuis la création et la chute de l'homme, jusqu'à sa réconciliation et son rétablissement. La Bible est donc la charte de toute l'histoire. Comme on l'a très bien dit, sans elle, l'histoire serait « semblable à des rivières coulant de sources inconnues vers des mers inconnues » mais, sous sa direction, nous pouvons retracer le cours de ces rivières jusqu'à leurs sources, bien plus, les suivre jusqu'à leur glorieux épanchement dans l'océan de l'éternité.

            C'est donc dans la Bible seule que nous pouvons espérer trouver un récit qui coordonnera les irrégularités de la chronologie et le désaccord des périodes qui semblent exister à première vue dans les annales de l'histoire humaine pour les harmoniser entre elles et avec celles de la nature.

            En commençant par poser la question : combien de temps s'est-il écoulé depuis la création de l'homme ? nous devons être convaincus — et nous le sommes — que Celui qui a donné les prophéties, en disant qu'elles seraient comprises dans le temps de la fin, a aussi pourvu dans sa Parole aux données nécessaires, afin que nous soyons capables de localiser exactement ces prophéties. Toutefois, tous ceux qui s'attendent à trouver ces choses assez clairement écrites pour pouvoir convaincre le lecteur superficiel ou le sceptique peu sincère, seront désappointés. Les temps et saisons de Dieu sont donnés de telle manière qu'ils ne sont convaincants, dans ces temps-ci, que pour ceux qui, par la connaissance de Dieu, sont capables de reconnaître ses méthodes caractéristiques. La preuve est donnée que « l'homme de Dieu peut être parfaitement accompli » 2 Timothée 3 : 17. Ces hommes de Dieu savent bien que, dans tous les sentiers par lesquels leur Père les conduit, ils doivent marcher par la foi et non par la vue. A tous ceux qui sont préparés à marcher de cette manière, nous espérons pouvoir montrer à chaque pas de solides déclarations de la Parole de Dieu, un sûr fondement d'une foi raisonnable.

            Nous ne voulons pas discuter ici le mérite de la version des Septante et des versions hébraïques des Écritures de l'Ancien Testament, leurs différences quant aux données chronologiques, etc., mais nous voulons nous contenter, et le lecteur aussi, nous l'espérons, de remarquer que la traduction des Septante a été faite par des Égyptiens, tandis que la version hébraïque est le récit original hébreu. Ces faits, mis en connexion avec la vénération presque superstitieuse avec laquelle les Hébreux gardaient chaque point et chaque iota de ces écritures sacrées, sont une forte preuve en faveur de la grande confiance qu'on peut avoir dans cette version. Son acceptation par les savants érudits est tout à fait générale et, dans ce volume, nous acceptons ses dates, etc.

            Nous fournissons ici la preuve qu'il s'est écoulé six mille ans depuis la création d'Adam jusqu'à 1873 [1872] ap. J-C. Bien que la Bible ne contienne aucune déclaration directe que le septième millénaire sera l'époque du règne de Christ, le grand jour sabbatique de rétablissement pour le monde, toutefois la vénérable tradition n'est pas non plus sans fondement raisonnable. La loi donnée à Israël, le peuple-type, prescrivant que six jours de travail et de fatigue devaient être suivis par un jour de repos de leurs œuvres, semble très bien illustrer les six mille ans pendant lesquels la création tout entière est en travail et gémit sous la servitude du péché et de la mort Romains 8 : 22, cherchant en vain à s'en libérer elle-même, et le Grand Jour Millénaire pendant lequel les fatigués et les chargés pourront venir à Jésus-Christ, le berger et l'évêque de leurs âmes et, par lui, trouver repos, rafraîchissement et rétablissement — le jour dans lequel, grâce au mérite de son précieux sang, ils pourront trouver repentance et rémission des péchés. Au septième jour-type, Jésus ayant demandé à l'homme impotent : « Veux-tu être guéri ? », celui-ci, en réponse à sa foi et à son obéissance, reçut la force de prendre son lit et de marcher (voy. Jean 5 : 6-9 ; également Matthieu 12 : 10, 13 ; Jean 7 : 23 ; Luc 13 : 11-16 ; 14 : 1-5). Ainsi de même, durant le sabbat-antitype, le Millénium, il sera déclaré à tout le monde que « quiconque veut » peut avoir la vie et la santé éternelles s'il veut marcher dans la foi et dans l'obéissance.

            Ne perdons pas de vue le fait déjà indiqué (Vol. 1, chap. 8) que le terme jour est indéfini et signifie simplement une période de temps, qu'elle soit de longue ou de courte durée. L'apôtre Pierre donna à entendre que la période du septième millénaire de l'histoire du monde serait le septième jour selon l'évaluation de Dieu, en disant : « Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour ... Le jour du Seigneur viendra », etc. — 2 Pierre 3 : 8, 10.

            Dès lors, si la période du septième millénaire de l'histoire de la terre est une époque spécialement indiquée comme étant la période du règne de Christ, nous prouvons que nous y sommes déjà en démontrant qu'elle commença en 1873 [1874] ap. J.-C. Ceci nous rappelle ce que nous avons déjà indiqué dans le volume précédent, que les Écritures enseignent que l'aurore du Millénium, ou Jour du Seigneur, sera un temps sombre, orageux, plein de détresse pour le monde et l'Église nominale, bien que son aube, sa toute première lumière, soit un sujet de réjouissance et de réconfort pour les saints qui tirent leur consolation et leur paix de l'espérance qui est placée devant eux dans l'Évangile. Cette espérance pénètre comme une ancre au delà du temps de détresse et s'attache aux précieuses promesses du soleil levant et de la gloire millénaires ; ils voient, au delà du temps de détresse, le règne glorieux et les bénédictions promises.

            La condition générale du monde de nos jours et le développement rapide, depuis 1873, du socialisme, du nihilisme et du communisme, qui ont pour but notoire le renversement des autorités qui existent et une nouvelle répartition de la richesse du monde, ne sont certainement pas en désaccord avec ce que nous attendons, même si à certains égards, ces choses peuvent être blâmées par ceux qui aiment la loi, l'ordre et la paix. Ceux-là seulement qui voient dans l'avènement de l'anarchie et de la détresse les moyens dont Dieu se sert pour faciliter l'établissement d'une loi et d'un ordre plus complets, et d'une paix plus durable, peuvent être délivrés des craintes qui pourraient les assaillir lorsqu'ils passeront à travers ces événements.

            Cette indication de la septième époque, ou Millénium, n'est pas la seule chose qui donne de la valeur à la chronologie ; car tandis que nous présenterons plusieurs lignes de prophétie entièrement indépendantes de la chronologie, elle est néanmoins la mesure par laquelle plusieurs chaînes prophétiques sont établies. L'accord parfait entre ces deux catégories d'enseignements prophétiques, l'une dépendant de la chronologie, tandis que l'autre en est complètement indépendante, est une très forte preuve, non seulement de la justesse de ces applications, mais aussi de l'exactitude de la chronologie qui montre cette harmonie, en partant de ce principe qu'une clef qui ouvre une cassette difficile à ouvrir est évidemment la bonne clef. La chronologie qui suit harmonise les différentes déclarations prophétiques concernant le Royaume de Christ, en mettant en lumière ce qui est relatif au temps et à l'ordre de son établissement. La chronologie est la tige ou poignée par laquelle tous les preuves de temps prophétiques, comme les ergots du panneton de la clef, épousent les gorges des diaphragmes de la serrure et agissent sur le pêne.

EXPOSÉ CONDENSÉ DE LA CHRONOLOGIE

JUSQU’EN L'AN 6000 DU MONDE

            L'exposé condensé suivant des périodes chronologiques peut, à juste titre, être appelé chronologie de la Bible, parce que seul le récit biblique y est suivi jusqu'à la première année de Cyrus en 536 av. J.-C., date authentique et généralement acceptée par les savants. Ici, le fil de la chronologie de la Bible cesse, quelque peu au-delà de la période où l'histoire séculaire commence à être digne de confiance. Ce fait est en lui-même une marque évidente d'une direction et d'une surveillance divines. Dieu ne nous vient en aide que lorsque nous sommes impuissants à nous aider nous-mêmes.

DE LA CRÉATION D'ADAM

Jusqu'à la fin du déluge.

1656 ans

Depuis ce temps jusqu'à l'alliance avec Abraham.

427   ‘’

Depuis ce temps jusqu'à l'Exode et à la promulgation de la Loi.

430   ‘’

Depuis ce temps jusqu'au partage de Canaan.

  46   ‘’

Période des Juges.

450   ‘’

Période des Rois.

513   ‘’

Période de la désolation du pays.

  70   ‘’

Depuis ce temps jusqu'à l'an 1 de notre ère.

536   ‘’

Depuis ce temps jusqu'en 1873.

1872 "

Total :  

6000 ans

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            Lorsque nous considérons chacune de ces périodes en particulier, nous aimerions que le lecteur calcule par lui-même, afin qu'il voie quel ferme fondement pour notre foi est déposé dans la Parole de Dieu. Nous remarquons deux interruptions dans l'histoire de l'Ancien Testament ; mais lorsque nous trouvons, dans le Nouveau, que Dieu a fourni des ponts pour relier ces deux lacunes, ceci devrait augmenter la confiance que nous avons que Dieu a arrangé tout le compte-rendu de l'histoire biblique de telle manière que ses temps et ses saisons restent cachés jusqu'à ce que le temps marqué pour les révéler soit arrivé — ainsi qu'il l'a fait pour d'autres vérités déjà indiquées.

            Nous examinerons maintenant séparément les périodes ci-dessus et dans l'ordre mentionné jusqu'au règne de Cyrus. Que chaque lecteur prenne sa Bible et vérifie toutes les citations, afin qu'il puisse recevoir ceci, non comme une parole d'homme, mais comme la Parole de Dieu.

CHRONOLOGIE DE LA PÉRIODE COMPRISE
ENTRE LA CRÉATION D'ADAM ET LE JOUR

OU LA TERRE FUT DE NOUVEAU SÈCHE

« Adam vécut 130 ans et engendra un fils et appela son nom Seth ». Gen. 5 : 3

130 ans

« Seth vécut 105 ans et engendra Enosh ». Gen. 5 : 6

105   ‘’

« Enosh vécut 90 ans et engendra Kénan ». Gen. 5 : 9

  90   ‘’

« Kénan vécut 70 ans et engendra Mahalaleël ». Gen. 5 : 12

  70   ‘’

« Mahalaleël vécut 65 ans et engendra Jéred ». Gen. 5 : 15

  65   ‘’

« Jéred vécut 162 ans et engendra Hénoc ». Gen. 5 : 18

162   ‘’

« Hénoc vécut 65 ans et engendra Méthushélah ». Gen. 5 : 21

  65   ‘’

« Méthushélah vécut 187 ans et engendra Lémec ». Gen. 5 : 25

187   ‘’

« Lémec vécut 182 ans et engendra Noé ». Gen. 5 : 28

182   ‘’

« Noé avait 600 ans lorsque le déluge vint sur la terre ». Gen. 7 : 6

600   ‘’

Total depuis la création d'Adam jusqu'au jour où les eaux furent séchées de dessus la terre. Gen. 8 : 13

1656 ans

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            On ne peut rien demander de plus simple et de plus exact que cela. Examinons maintenant la période suivante.

DU DÉLUGE, JUSQU'À L'ALLIANCE AVEC ABRAHAM,
A LA MORT DE TERACH SON PÈRE

« Sem engendra Arpacshad 2 ans après le déluge ». Gen. 11 : 10

2 ans

« Arpacshad vécut 35 ans et engendra Shélakh ». Gen. 11 : 12

35  ‘’

« Shélakh vécut 30 ans et engendra Héber ». Gen. 11 : 14

30  ‘’

« Héber vécut 34 ans et engendra Péleg ». Gen. 11 : 16

34  ‘’

« Péleg vécut 30 ans et engendra Rehu ». Gen. 11 : 18

30  ‘’

« Rehu vécut 32 ans et engendra Serug ». Gen. 11 : 20

32  ‘’

« Serug vécut 30 ans et engendra Nakhor ». Gen. 11 : 22

30  ‘’

« Nakhor vécut 29 ans et engendra Térakh ». Gen. 11 : 24

29  ‘’

Les jours de Térakh furent de 205 ans ; et Térach mourut à Charan ». Gen. 11 : 32

205  ‘’

Total :  

427 ans

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            Ceci aussi est très simple et exact. Mais la période suivante n'est pas si aisée â retracer, parce que la ligne directe de la chronologie est interrompue jusqu'après la sortie du peuple d'Israël hors d'Égypte. Par conséquent, il nous serait tout à fait impossible de continuer, si Paul et Etienne, comme porte-parole de l'Esprit, ne nous avaient fournis le chaînon qui nous manquait.

LA PÉRIODE DEPUIS L'ALLIANCE AVEC ABRAHAM,
JUSQU'À LA PROMULGATION DE LA LOI

            Paul déclare que la durée de cette période fut de 430 ans Galates 3 : 17. L'alliance comprenait la promesse de la possession éternelle du pays de Canaan. Bien qu'elle fût souvent confirmée â Abraham, Isaac et Jacob, c'était toujours la même alliance (voy. Genèse 12 : 7, 8 ; 13 : 14-18 ; 26 : 3, 4 ; 35 : 9-12 ; 46 : 2-4 ; 50 : 24). Comme cela nous est montré en comparant Genèse 12 : 1-5, 7 et Actes 7 : 2-5, l'alliance fut faite (selon la promesse antérieure) aussitôt qu'Abraham eut pleinement accompli les conditions à la suite desquelles il devait la recevoir ; cela eut lieu aussitôt qu'il entra en Canaan, immédiatement après la mort de son père qui mourut â Charan, sur le chemin de Canaan. La date de l'alliance — juste après la mort de Térach — étant ainsi établie par la déclaration d'Étienne, et possédant la déclaration de Paul que la loi fut donnée 430 ans après l'alliance, l'interruption de la chronologie de l'Ancien Testament est ainsi raccordée par le Nouveau Testament. Lisons-en le compte-rendu avec soin et notons les particularités avec lesquelles le pont a été construit :

            « Et l'Éternel avait dit â Abraham [avant qu'il quittât la Mésopotamie ou Ur des Chaldéens] : Va-t'en de ton pays et de ta parenté et de la maison de ton père [de tes frères, etc.] dans le pays que je te montrerai ; et [si tu fais ainsi] je te ferai devenir une grande nation » Genèse 12 : 1, 2 — D. ; comp. Actes 7 : 2. Ceci indique que Dieu avait proposé l'alliance à Abraham avant la mort de Térach, son père, et avant qu'il aille demeurer à Charan. Mais il y avait une stipulation qui exigeait d'Abraham un acte de foi et d'obéissance avant que l'alliance fût réellement faite. Cette stipulation était qu'il lui fallait manifester la foi en la promesse qu'une telle alliance serait traitée avec lui, en quittant le pays de sa naissance et sa parenté, pour aller au pays où il était envoyé. C'est ce qu'Abraham fit, et comme sa femme, son neveu Lot et son père âgé partageaient sa foi et désiraient partager sa bonne fortune avec lui, cela leur fut permis, et ils partirent tous les quatre pour la terre promise. Son père Térach étant mort en chemin à Charan, Abraham entra alors en Canaan afin d'y assurer l'alliance et de l'affermir, comme Étienne le déclara aux Juifs : « Après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez maintenant ». « Ainsi, Abraham s'en alla [de Charan], comme I'Éternel le lui avait dit » Actes 7 : 4 ; Genèse 12 : 4. L'alliance fut faite aussitôt qu'il fut entré dans le pays (voy. Genèse 12 : 5-7). Ainsi, la date de l'alliance et le commencement des 430 ans sont fixés comme faisant immédiatement suite à la mort de Térach, et la chaîne de la chronologie est complète jusqu'à la promulgation de la Loi. Le premier trait de la Loi fut la Pâque qui fut instituée le jour même où Israël sortit d'Égypte — Exode 12 : 41-43, 47-50, 51.

            En harmonie avec cela, nous lisons : « Et l'habitation des fils d'Israël qui avaient habité en Égypte, fut de 430 ans. Et il arriva, au bout de 430 ans, il arriva, en ce même jour, que toutes les armées de l'Éternel sortirent du pays d'Égypte » — Exode 12 : 40-42, 51 — D.

            On pourrait croire que les déclarations de Moïse et de Paul Exode 12 : 40-42 et Galates 3 : 17 ne concordent pas, le premier affirmant que le séjour d'Israël fut de 430 ans, l'autre que de l'alliance avec Abraham à la promulgation de la Loi, il y avait 430 ans, en se disant que s'il ne s'était écoulé que 430 ans depuis la venue d'Abraham en Canaan jusqu'à la promulgation de la Loi, la durée du séjour des enfants d'Israël en Égypte devait avoir été beaucoup plus courte. Mais il faut remarquer que l'Écriture ne dit pas qu'Israël séjourna en Égypte 430 ans, mais que la durée complète du séjour de ce peuple qui vécut un certain temps en Égypte fut de 430 ans. « Et l'habitation des fils d'Israël qui avaient habité en Égypte, fut de 430 ans ». Le séjour dont il est question ici avait commencé à partir du moment où Abraham vint à Canaan Hébreux 11 : 8, 9. Israël habitait en Abraham, en Isaac et en Jacob, de même que Lévi paya la dîme â Melchisédek quand il était encore dans les reins de son père — Hébreux 7 : 9, 10 ; voy. la trad. Stapfer.

            L'alliance avec Abraham entra en vigueur au moment où, parti de Charan, il mit le pied en Canaan, la terre promise. A partir de ce moment, lui et tout Israël en lui, bien qu'il ne fût pas encore né, devinrent héritiers des choses promises et étrangers (sojourners — étrangers de passage — trad.) ou pèlerins, attendant de Dieu l'accomplissement de la promesse. Ce séjour avait duré exactement 430 ans lorsqu'Israël quitta l'Égypte et qu'il reçut le premier trait de la Loi, l'institution de la Pâque. Par conséquent, les déclarations de Moïse et de Paul parlent précisément de la même période et donnent ainsi la preuve la plus positive que le temps qui s'était écoulé entre l'alliance avec Abraham et la promulgation de la Loi avait été de 430 ans. Paul appuie spécialement sur le fait que la Pâque devait être regardée comme le commencement de la Loi (ce que Moïse montre aussi en Exode 12 : 42, 43, 47, 50), et Moïse spécifia à un jour près la durée de la période.

            Notre troisième période est donc ainsi établie. Lorsque nous remarquons avec quels soins minutieux, à un jour près, le Seigneur nous fournit ce maillon de la chaîne de la chronologie, cela nous donne une entière confiance, surtout lorsque nous considérons qu'une telle particularité n'était probablement pas d'un intérêt spécial pour l'Église dans le passé, et ne fut donnée que pour notre temps et notre usage.

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PÉRIODE ALLANT DE L'EXODE
AU PARTAGE DE CANAAN ENTRE LES TRIBUS

              « Le jour de la tentation » d'Israël dans le désert. fut de quarante ans Deutéronome 8 : 2 ; Psaume 95 : 8-10 ; Hébreux 3 : 8, 9 ; cette période fut suivie par 6 ans de guerre en Canaan, pendant lesquels le pays fut partagé entre les tribus. Un an, un mois et cinq jours s'écoulèrent entre le moment de leur sortie d'Égypte et celui de leur départ du Sinaï pour Paran Nombres 33 : 3 ; 10 : 11-13. Ce fut alors de Kadès-Barnéa, dans le désert de Paran, que les espions furent envoyés Nombres 13 : 3-26 ; 32 : 8-13. L'un de ceux-ci, Caleb, lorsqu'il demanda sa portion à la division du pays Josué 11 : 23 ; 10 : 42), dit : « J'étais âgé de quarante ans lorsque Moïse, serviteur de l'Éternel, m'envoya de Kadès-Barnéa pour explorer le pays et je lui fis un rapport... Maintenant voici, l'Éternel m'a fait vivre, comme il l'a dit, ces quarante-cinq ans depuis que l'Éternel a dit cette parole â Moïse, lorsqu'Israël errait dans le désert ; et maintenant voici, je suis aujourd'hui âgé de quatre-vingt-cinq ans » Josué 14 : 7, 10. On peut voir ainsi que quarante-cinq ans s'écoulèrent entre l'espionnage du pays et son partage entre les tribus, selon que Josué l'affirme, et un peu plus d'un an entre l'exode et l'envoi des espions, ce qui fait quarante-six ans entiers, plus une fraction (*) entre l'exode et le partage du pays. Comme les premiers quarante ans de cette période se sont passés dans le désert, ainsi que nous le montrent de nombreux passages de l'Écriture, notamment Actes. 7 : 36 et Hébreux 3 : 9, les six qui restent jusqu'à la division du pays se sont passés en Canaan, pour la conquête et la prise de possession de la terre promise.

            (*) Nous ne comptons que les années complètes, un calcul plus exact étant impossible. Quelquefois, comme ci-dessus, les années sont d'une fraction plus longue et quelquefois plus courte, comme dans le cas du règne de Sédécias. Il est dit que Sédécias a régné onze ans 2 Chroniques 36 : l ; Jérémie 52 : 1 ; cependant, par les versets 4 à 7 de Jérémie 52, il est clair que la durée de son règne ne fut que de dix ans, 4 mois et 9 jours — nous croyons que ces fractions se compensent les unes les autres et nous avons confiance que le Seigneur a ainsi dirigé et arrangé les choses. Cette confiance est basée sur les résultats qu'on peut en déduire et par l’exactitude à un jour près, que nous avons déjà remarqué, même lorsqu'il s'agit de longues périodes. Pour illustrer le soin de Dieu quant aux particularités de cette nature, voyez Genèse 7 : 11 ; 7 : 13 ; Exode 12 : 40, 41.

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LA PÉRIODE DES JUGES

            Nous arrivons maintenant à la partie la plus difficile de la chronologie, la période qui va du partage du pays à l'onction de Saül comme roi. Bien que les Juges n'aient pas rempli leur charge d'une manière continue, elle est cependant connue ordinairement sous le nom de période des Juges. Dans le livre des Juges et dans 1 Samuel, nous trouvons mentionnées dix-neuf périodes, formant approximativement un total de quatre cent cinquante ans ; mais ces périodes sont interrompues, discontinues ; elles se chevauchent et s'entremêlent de telle sorte que nous ne pourrions en tirer aucune conclusion définitive, et nous serions obligés de dire, comme d'autres l'ont fait, que nous ne pouvons rien connaître de positif sur ce sujet, si le Nouveau Testament n'avait suppléé à cette difficulté. Paul dit qu'après que Dieu eut partagé le pays entre eux par le sort : « Après cela, [durant] (*) environ 450 ans, il leur donna des Juges jusqu'à Samuel le prophète ; ensuite, ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis » — Actes 13 : 19-21.

(*) Voir Note, dans l'Appendice, sur La Période des Juges.

            Le mot grec « hos », rendu par « environ » dans presque toutes les traductions françaises de la Bible, a la signification de durant ou pendant. Voyez Luc 24 : 32 ; Actes 1 : 10 ; 10 : 17, où le même auteur emploie ce mot dans ce sens. Ce passage serait mieux traduit comme suit : « Il leur donna des Juges durant l'espace de quatre cent cinquante ans ». La version syriaque le rend ainsi : « Et pendant quatre cent cinquante ans, il leur donna des Juges jusqu'à Samuel le prophète », le dernier des « Juges ».

            Nous acceptons comme une solution spécialement voulue de ce problème cette déclaration de l'apôtre sur la durée de la période des Juges. Dans deux cas seulement, à savoir les 430 ans entre l'alliance et la Loi, et cette période des juges, il y a une notable incertitude dans la chronologie de l'Ancien Testament, mais l'un et l'autre sont clairement stipulés dans le Nouveau Testament. Pouvons-nous supposer que les choses soient simplement arrivés ainsi par hasard ? Il est plus raisonnable de supposer que Dieu cacha d'abord la chose en laissant incomplets les récits de l'Ancien Testament et que, plus tard, il compléta ce qui manquait dans le Nouveau, afin qu'au temps convenable, lorsque l'attention y serait attirée, ceux qui auraient suffisamment intérêt à comparer les récits puissent trouver les chaînons qui manquent, ceux-ci ayant été fournis de manière à enseigner la dépendance où nous sommes à l'égard de Celui qui règle le temps.

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LA PÉRIODE DES ROIS

            Le règne de Saül eut lieu pendant l'espace de quarante ans, à partir du dernier juge jusqu'au moment où David fut oint roi, comme cela est montré ci-dessus ; après lui, les périodes des rois de la lignée de David sont facilement retracées dans les Chroniques, à savoir :

Le « pendant » de Saül..........

   Actes  13 : 21

40 ans

Règne de  David

1 Chron. 29 : 27

40 ans

    ‘’       ‘’  Salomon

2     ‘’     09 : 30

40   "

    ‘’       ‘’  Roboam

2     ‘’     12 : 13

17   "

    ‘’       ‘’  Abija

2     ‘’     13 : 2

  3   "

    ‘’       ‘’  Asa

2     ‘’     16 : 13

41   "

    ‘’       ‘’  Josaphat

2     ‘’     20 : 31

25   "

    ‘’       ‘’  Joram

2     ‘’     21 : 20

  8   "

    ‘’       ‘’  Achazia

2     ‘’     22 : 2

  1   "

    ‘’       ‘’  Athalie

2     ‘’     22 : 12

  6   "   (1)

    ‘’       ‘’  Joas

2     ‘’     24 : 1

40   "

    ‘’       ‘’  Amatsia

2     ‘’     25 : 1

29   "

    ‘’       ‘’  Ozias

2     ‘’     26 : 3

52   "

    ‘’       ‘’  Jotham

2     ‘’     27 : 1

16   "

    ‘’       ‘’  Achaz

2     ‘’     28 : 1

16   "

    ‘’       ‘’  Ezéchias

2     ‘’     29 : 1

29   "

    ‘’       ‘’  Manassé

2     ‘’     33 : 1

55   "

    ‘’       ‘’  Amon

2     ‘’     33 : 21

  2   "

    ‘’       ‘’  Josias

2     ‘’     34 : 1

31   "

    ‘’       ‘’  Jojakim

2     ‘’     36 : 5

11   "

    ‘’       ‘’  Sédécias

2     ‘’     36 : 11

11   "   (2)

 

Total :  

513 ans

            (1) [7 ans selon 2 Chron. 22 : 12 ; 23 : 1 ; 24 : 1 — voir P' 40 pp. 182, 183 — en anglais].

            (2) [10 ans ½ selon 2 Chron. 36 et Jér. 52 : 4-9, 30 — voir Note, dans l’Appendice, sur la Période des Rois].

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LES 70 ANNÉES DE DÉSOLATION

            Ceci nous conduit à la période de désolation du pays, qui dura 70 ans et se termina lorsque le peuple revint de Babylone dans la première année de Cyrus, 536 av. J.C. (voy. 2 Chroniques 36 : 20, 23). Cette date est bien établie dans l'histoire profane et la chronologie de la Bible ne se prolonge pas au-delà.

PÉRIODE ALLANT DU RETOUR DES JUIFS

JUSQU'A 1873 AP. J.-C.

            La période depuis le retour des Juifs de la captivité de Babylone, dans la première année de Cyrus à la fin des 70 années de désolation de leur pays, jusqu'à la date connue comme l'an 1 après J.-C., n'est pas indiquée dans l'histoire de la Bible ; mais, comme nous l'avons dit précédemment, elle est bien établie par l'histoire profane, comme ayant duré 536 ans. Ptolémée, un savant gréco-égyptien, géomètre et astronome, à bien fixé ces chiffres. Ils sont généralement acceptés par les érudits et connus sous le nom de canon de Ptolémée.

            Nous avons donc ainsi établi une ligne de chronologie claire et continue allant de la création à l'ère chrétienne, formant en tout une période de quatre mille cent vingt-huit (4128) ans. En ajoutant ceux-ci aux 1872 ans de l'ère chrétienne, nous obtenons une période de 6000 ans, allant de la création à l'an 1873 ap. J.-C.

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COMPARAISON ENTRE CETTE CHRONOLOGIE
ET DE CELLE D'USHER

            II est intéressant pour le lecteur de connaître en quoi cette chronologie diffère de celle qui est inscrite en marge de la version commune de la Bible anglaise (1) et connue sous le nom de chronologie d'Usher. Cette différence va jusqu'à la période des 70 ans de désolation et elle est de 124 ans ; c'est la somme de quatre période de 18, 4, 2 et 100 années, échelonnées de la façon suivante :

            Usher fait commencer les 70 ans de désolation dix­huit ans plus tôt que nous ne l'indiquons ci-dessus, c'est-à-dire dix-huit ans avant le détrônement de Sédécias, le dernier roi de Juda, parce que le roi de Babylone emmena beaucoup d'Israélites captifs à ce moment là 2 Chroniques 36 : 9, 10, 17, 21 ; 2 Rois 24 : 8-16. Il commet évidemment l'erreur assez générale de regarder ces 70 ans comme la période de captivité, tandis que l'Éternel déclare expressément qu'ils sont 70 ans de désolation du pays — que le pays serait désolé et sans habitant. Tel ne fut pas le cas avant le détrônement de Sédécias 2 Rois 24 : 14. Mais la désolation qui suivit le renversement de Sédécias fut complète ; car, bien que quelques pauvres du pays aient été laissés comme cultivateurs et vignerons 2 Rois 25 : 12, bientôt ceux-ci même, « tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand » v. 26 fuirent en Égypte par peur des Chaldéens. Il ne peut y avoir de doute sur cela ; par conséquent, en calculant le temps jusqu'à la désolation du pays, toutes les périodes jusqu'à la fin du règne de Sédécias devraient y être comprises, comme nous l'avons fait.

            (1) (Vers. frse Segond, éd. 1901 ; Darby — traducteur). Notez cependant que cette captivité partielle se produisit onze ans et non dix-huit ans avant le détrônement du roi Sédécias.

            La différence de quatre ans se trouve dans le règne de Joram. Usher dit que ce règne a été de 4 ans, tandis que la Bible dit qu'il fut de 8 ans — 2 Chroniques 21 : 5 ; 2 Rois 8 : 17.

            Quant à la différence de deux ans, une de ces années se trouve â la fin du règne d'Achaz, auquel Usher assigne une durée de 15 et la Bible une de 16 ans 2 Chroniques 28 : 1 ; 2 Rois 16 : 2 ; l'autre, dans la durée du règne de Joas, pour lequel Usher compte 39 ans, tandis que la Bible en compte 40 — 2 Rois 12 : 1 ; 2 Chroniques 24 : 1.

            Nous ne pouvons expliquer ces différences qu'en supposant qu'Usher a suivi, ou essayé de suivre, l'historien Josèphe dont les dates chronologiques sont, d'une manière générale, reconnues maintenant téméraires et erronées. Pour nous, nous nous reposons uniquement sur la Bible, croyant que Dieu est son propre interprète.

            En plus de ces 24 ans de différence dans la période des Rois, il y en a une autre de cent ans entre la chronologie précédente de la Bible et celle d'Usher. Cette différence se trouve dans la période des Juges. Ici, Usher est égaré par l'erreur évidente de 1 Rois 6 : 1, où il est dit que la quatrième année du règne de Salomon fut la quatre-cent quatre-vingtième de la sortie d'Égypte. Il est fort possible qu'il y ait là une erreur de transcription et il faudrait évidemment lire la cinq-cent quatre-vingtième année. En effet, si, aux 4 ans de Salomon, nous ajoutons les 40 ans de David, l'espace de 40 ans de Saül et les 46 ans qui s'écoulèrent de la sortie d'Égypte au partage du pays, nous avons 130 ans, lesquels, déduits de 480 ans, ne donneraient que 350 ans pour la période des Juges, au lieu de quatre cent-cinquante ans mentionnés dans le Livre des Juges, et par Paul, comme nous l'avons déjà indiqué. Le caractère hébreu « daleth » (4) ressemble beaucoup au caractère « hay » (5), et l'on suppose que c'est ainsi que l'erreur s'est produite, par la faute d'un copiste. Nous devons donc lire cinq cent-quatre-vingts en 1 Rois 6 : 1, et ainsi, tout est en parfaite harmonie avec les autres déclarations.

            C'est ainsi que la Parole de Dieu corrige elle-même les quelques petites erreurs qui s'y sont glissées d'une manière ou d'une autre (*). Rappelons-nous que ces lacunes se trouvent dans la période efficacement reliée par le témoignage inspiré du Nouveau Testament.

            (*) On remarquera un écart similaire en comparant 2 Chroniques 36 : 9 avec 2 Rois 24 : 8, l'un donnant dix-huit ans et l'autre, évidemment faux, huit ans seulement pour l'âge de Jehoïakin qui régna trois mois, fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et fut puni par la captivité, etc. Une telle erreur pouvait facilement se produire, mais Dieu a si bien gardé sa Parole que la moindre erreur élémentaire faite par des copistes se manifeste très clairement, et la pleine harmonie de sa Parole donne un sûr fondement pour la foi.

            Donc, lorsque Usher donne l'année 1 de l'ère chrétienne comme étant l'année 4005 depuis la création d'Adam, c'était en réalité, comme nous l'avons montré, l'année 4129 selon la Bible. Cela montre ainsi que l'année 1872 est l'an 6000 du monde, et 1873 le commencement de la période du septième millier d'années, le septième millénium, ou jour de mille ans, de l'histoire de la terre.

            Ainsi, la chronologie prise dans la Bible seule, depuis la création jusqu'à l'histoire séculaire bien authentique, est claire et ferme ; elle porte en outre l'évidence des méthodes particulières de la providence divine dans son récit, dans son secret et dans son dévoilement graduel au temps marqué. L'ensemble de tout ceci avec les dates bien prouvées de l'ère chrétienne et des quelques siècles qui l'ont précédée nous permet de fixer exactement où nous en sommes dans le cours du temps. C'est pleins d'espoir que nous commençons à lever la tête et à nous réjouir en nous rendant compte que nous entrons rapidement dans l'âge glorieux du septième millénaire, quoique nous reconnaissions que son début doit être sombre et plein de troubles, tel qu'il a été prédit par les prophètes, et que les nuages orageux s'amoncellent et deviennent toujours plus menaçants.

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LA DATE DE LA NAISSANCE DE NOTRE SEIGNEUR

            Au Vle siècle, l'Église commença à calculer le temps à partir de la connaissance de notre Seigneur et fixa la date A.D. (*) comme elle l'est encore maintenant, c'est-à-dire 536 ans après la première année de Cyrus, roi de Perse (**). Que cette date ainsi placée soit exacte ou non, cela n'influe en rien sur la chronologie qui montre que les 6000 ans depuis la création d'Adam prirent fin en 1872, parce que, jusqu'à 1873 ap. J.-C., il s'est écoulé 1872 ans depuis l'année A.D., et que la première année de Cyrus commença 536 ans avant cette année (A.D.), qu'elle soit l'année de la naissance du Seigneur ou non.

            (*) A. D. veut dire « Anno Domini », l'année du Seigneur.
            (**) L'année de notre Seigneur fut fixée ainsi dès le VIe siècle par Dionysius Exiguus et d’autres savants de cette époque, mais elle ne devint d'un usage général que deux siècles plus tard.

            Nous ne pourrions peut-être mieux expliquer ceci que par la figure ci-dessous, c'est-à-dire une ligne sur laquelle se trouve un astérisque.

                                           *

av. J.-C.  -------------------------------------------  ap. J.-C.

Supposons que cette ligne représente les 6000 ans de l'histoire de la terre depuis la création d'Adam jusqu'à 1873, et l'astérisque l'année de la naissance de Jésus, le Sauveur. En déplaçant cet astérisque pour l'éloigner de l'une ou de l'autre extrémité, nous ne changeons rien à la longueur de la période entière, nous changeons seulement le nom des années. Si nous déplaçons le point d'une année en arrière, la période avant Jésus-Christ sera d'une année plus courte et l'autre période d'une année plus longue, mais la somme d'années de la ligne entière sera toujours la même, car le nombre enlevé à l'une est toujours ajouté à l'autre. Examinons néanmoins brièvement la date de la naissance de notre Seigneur, puisque cette date nous sera utile dans nos études subséquentes.

            Il est devenu d'usage parmi les savants de concéder que la date de la naissance de Jésus, ordinairement acceptée, n'est pas correcte, qu'il y a une erreur de 4 ans, notre Seigneur étant né, selon eux, 4 ans avant l'an 1 de l'ère chrétienne. Cette théorie a été suivie par les éditeurs de la version commune de la Bible anglaise [de même que de l'ancienne Bible Segond et de la version de Darby — trad.]. Nous ne pouvons admettre que la vraie date de la naissance de notre Seigneur soit l'an 4 av. J.-C. Nous trouvons, au contraire, qu'il naquit un an et trois mois seulement avant notre ère commune, à savoir en octobre de l'an 2 av. J.-C.

            La principale raison de la plupart de ceux qui prétendent que l'an 1 de notre ère aurait dû être placé 4 années plus en arrière pour indiquer la vraie date de la naissance du Sauveur, est le désir d'harmoniser cette date avec certains exposés de l'historien juif Josèphe, relatifs à la longueur du règne d'Hérode le Grand. Suivant l'un de ses exposés, il paraîtrait qu'Hérode mourut trois ans avant l'an 1 de l'ère chrétienne. S'il en était ainsi, nous aurions là une preuve certaine que notre Seigneur naquit en l'an 4 av. J.-C., car ce fut Hérode qui promulgua le décret du massacre des enfants de Bethléhem duquel l'enfant Jésus fut délivré Matthieu 2 : 14-16. Mais cet exposé de Josèphe est-il digne de confiance ? Est-il vrai qu'Hérode mourut 4 ans avant l'an 1 de notre ère ? Nous répondons : Non. Josèphe n'est pas à lui seul une autorité suffisante pour une telle décision, d'autant moins que son inexactitude dans son exposé des dates est connue et admise.

            Cependant, cette idée a prévalu ; la date de l'an 4 av. J.-C. a été généralement acceptée et les dates et les événements historiques ont été quelque peu forcés afin de s'adapter à cette théorie et de la soutenir. Entre autres preuves supposées qui ont servi à appuyer cette théorie que 4 ans av. J.-C. était la vraie date, nous trouvons celle d'une éclipse de lune, indiquée par Josèphe, comme ayant eu lieu peu avant la mort d'Hérode. Ce qui est connu de cette éclipse se réduit à ceci : Hérode avait placé un grand aigle d'or au-dessus de la porte du temple. Deux Juifs notables, nommés Matthias et Judas, persuadèrent quelques jeunes gens de le jeter par terre, ce qu'ils firent ; pour ce fait, ils furent arrêtés et exécutés. Pour que la chose soit plus claire, Josèphe relate qu'il existait dans ce temps-là un autre Matthias, grand prêtre, qui ne fut pas compris dans la sédition. Il ajoute ensuite : « Hérode dépouilla ce Matthias de sa grande prêtrise et brûla vif avec ses compagnons l'autre Matthias qui avait soulevé la sédition ; la même nuit il y eut une éclipse de lune ». Ce fait est rapporté comme étant l'un des derniers actes remarquables d'Hérode. Josèphe lui donne une date qui correspondrait assez avec l'an 4 av. J.-C. et il la marque par l'éclipse mentionnée.

            Mais comme il arrive parfois que jusqu'à quatre éclipses de lune ont lieu dans la même année, il est évident qu'à moins de circonstances très particulières, le récit d'un tel événement ne prouve absolument rien. Un tel récit, par contre, a une grande valeur pour la fixation de dates, lorsque l'heure de la nuit, l'époque de l'année et la durée de l'éclipse sont toutes mentionnées, comme cela a été fait dans quelques autres cas ; mais dans celui qui nous occupe, il n'y a rien de tout cela et, partant, ce récit ne prouve rien en ce qui concerne la chronologie. Josèphe mentionne aussi un jeûne qui aurait été observé avant l'événement, mais il ne dit pas quel fut ce jeûne, ou combien de temps avant il eut lieu.

            Il arriva qu'il n'y eut qu'une éclipse de lune en l'an 4 av. J.-C., tandis qu'il y en eut trois en l'an 1 av. J.-C. Celle de l'an 4 av. J.-C. ne fut que partielle (six « doigts » (*), soit les 6/12e du diamètre de la lune, ou la moitié seulement de la lune étant obscurcie), tandis que dans l'an 1, toutes les trois furent des éclipses totales ; la lune toute entière fut obscurcie, naturellement pendant un plus long espace de temps, en sorte qu'elles furent beaucoup plus remarquées. Si donc la théorie de l'éclipse avait quelque importance, ce ne serait certainement pas en faveur de l'an 4 av. J.-C.

            (*) doigt : mesure astronomique représentant 1/12e du diamètre du soleil ou de la lune — Trad.

            La date de la mort d'Hérode n'est malheureusement pas donnée par un historien digne de confiance. Josèphe cite quelques périodes importantes de son histoire et les dates de quelques événements qui s'y passèrent, mais ces dates ne sont pas dignes de confiance ; quelques-unes tendraient à montrer qu'Hérode mourut en l'an 4 av. J.-C., mais d'autres ne s'accorderaient pas avec cette date. Il est dit, par exemple, qu'il mourut à l'âge de 70 ans. II avait été nommé gouverneur de la Galilée en l'an 47 av. J.-C. et Josèphe dit qu'à ce moment-là, il avait 25 ans (Ant. 149 : 2). Cela porterait sa naissance à l'an 72 av. J.-C. (47 plus 25), et sa mort à 70 ans aurait alors eu lieu l'an 2 au lieu de l'an 4 av. J.-C.

            En rapport avec cela, il est bon de remarquer le conflit d'opinions qui existe entre les savants relativement à la date exacte de la mort d'Hérode ; par cela, tous pourront comprendre qu'il n'y a aucune raison bien fondée pour accepter l'an 4 comme la seule date en harmonie avec Matthieu 2 : 14-16. La Bible Encyclopédique de Fausset dit qu'Hérode était âgé de 20 ans lorsqu'il fut nommé gouverneur, ce qui porterait sa mort, à l'âge de 70 ans, en l'an 2 ap. J.-C. L'Encyclopédie de Chambers et le Dictionnaire de la Bible de Smith, disent qu'il avait 15 ans, ce qui placerait sa mort à l'an 7 ap. J.-C. L'Encyclopédie d'Appleton, à l'article « chronologie », dit : « Josèphe donne aussi des dates, mais il est vraiment trop négligent pour être pris en considération ».

            Nous montrerons maintenant quelle est la preuve scripturaire sur ce sujet, preuve qui se rapproche davantage de l'ère habituelle et qui indique que la naissance de notre Seigneur eut lieu un an et trois mois seulement avant janvier 1 de l'ère chrétienne. La voici :

            Le ministère de notre Seigneur dura trois ans et demi. Les 69 semaines symboliques d'années Daniel 9 : 24-27 allèrent jusqu'au moment de son baptême et de son onction comme Messie ; c'est alors que commença la dernière ou 70e semaine (sept ans) de faveur envers Israël. C'est au milieu de cette 70e semaine, trois ans et demi après le commencement de son ministère — qu'il fut retranché (dans la mort). Or, nous savons qu'il fut crucifié au moment de la Pâque, vers le 1er avril, quelle qu'en soit l'année. Ces trois ans et demi de son ministère qui se termina en avril, devraient, par conséquent, avoir commencé vers octobre, quelle qu'en soit l'année. Donc, octobre d'une année quelconque doit avoir été le véritable mois de sa naissance, puisqu'il ne tarda pas à commencer son ministère sitôt qu'il eut 30 ans et qu'il ne pouvait pas le commencer avant, pour se conformer à la Loi (sous laquelle il était né et à laquelle il obéissait). C'est pourquoi, nous lisons : « Et Jésus lui-même commençait d'avoir environ trente ans » Luc 3 : 23 — D.

            Jean-Baptiste avait six mois de plus que notre Seigneur Luc 1 : 26, 36 ; il était donc majeur (trente ans selon la loi — Nombres 4 : 3 ; Luc 3 : 23, etc.) et commença à prêcher six mois avant que notre Seigneur ne fût majeur et commençât son ministère. La date du commencement du ministère de Jean, est clairement établie. Ce fut « la 15e année du règne de Tibère César », le troisième empereur de Rome Luc 3 : 1. Il y a là une date clairement fixée, sur laquelle il ne saurait y avoir un doute raisonnable. Tibère devint empereur à la mort de César Auguste, en l'an 767 de Rome, qui était l'année 14 ap. J.-C.

            Ceux qui sont égarés par les déclarations inexactes de Josèphe concernant Hérode et qui placent la naissance de Jésus en l'an 4 av. J.-C., se heurtent à une nouvelle difficulté en voulant s'accorder avec lui. Pour harmoniser la déclaration si claire de Luc avec leur an 4 av. J.-C., ils prétendent que Tibère commença à exercer l'autorité trois ou quatre ans avant la mort d'Auguste, avant d'être pleinement empereur ; ils prétendent qu'il est possible que son autorité ait été reconnue dès ce moment-là.

            Une telle supposition est sans fondement pour quiconque voudrait sonder la chose dans les pages de l'histoire. II est vrai que Tibère fut élevé à une très importante position par Auguste, mais ce ne fut pas quatre ans avant que celui-ci mourût, comme leur théorie l'exigerait, mais dix ans avant, en l'an 4 ap. J.-C. Le pouvoir qui lui fut alors conféré fut seulement semblable à celui que d'autres possédèrent avant lui. Ce n'était en aucun sens du mot un pouvoir impérial, et on ne peut nullement dire que son « règne » commença à ce moment-là ; il n'était que l'héritier présomptif du trône. Même en se servant de la manière de parler la plus exagérée, il ne pourrait être dit que son « règne » commença avant la mort d'Auguste et avant sa propre investiture au pouvoir par le Sénat de Rome en l'an 14 ap. J.-C.

            L'histoire dit : « L'empereur vieillissant et son âge nécessitant qu'il prit un associé, il adopta alors Tibère en l'an 4 ap. J.-C., en lui renouvelant son mandat de tribun » — Rees Cyclopoedia, art. TIBÈRE.

            « Il [Auguste] se détermina en conséquence à lui conférer [à Tibère] une part du gouvernement... Cette investiture formelle le plaça dans la même position que celle qui fut occupée par le vétéran Agrippa pendant ses dernières années ; il n'est pas douteux que cela ait été universellement regardé comme une introduction à la première place de l'empire... Le programme de la succession était ainsi clairement tracé : Tibère avait un mandat qui lui permettait de prendre sa place comme chef du Sénat, du peuple et de l'armée... » (*). L'adoption, qui eut lieu en même temps, est datée du 27 juin de l'année 4 ap. J.-C., ou en l'an 757 de Rome (*).

            (*) Histoire des Romains, par Mérivale, vol. 4, p. 220, 221.

            Ainsi, nous avons là une preuve concluante que la première année du règne de Tibère César ne fut pas trois ou quatre ans avant la mort d'Auguste ; les honneurs qui sont rapportés comme lui ayant été conférés pendant le règne d'Auguste, l'avaient été dix ans et non quatre ans avant la mort de celui-ci ; en outre, ce n'était en aucun sens des honneurs impériaux.

            Nous pouvons donc considérer la date de Luc 3 : 1, non seulement comme la seule date fournie par le Nouveau Testament, mais comme la seule pour laquelle il n'y ait pas d'équivoque. Il ne peut y avoir aucun doute cet égard dans l'esprit de quiconque a approfondi ces choses. Tibère commença à régner en l'an 14 ap. J.-C. ; la 15e année de son règne a donc été l’année 29 ap. J.-C., année dans laquelle, comme Luc 3 : 1-3 le rapporte, Jean commença son ministère. Puisque Jésus avait 30 ans en octobre, quand il commença son ministère, et que Jean commença à prêcher au printemps, vers avril, aussitôt qu'il eut atteint la majorité — car les plans de Dieu s'exécutent toujours exactement au moment fixé — Jean, par conséquent, était âgé de 30 ans vers le 1er avril de l'an 29 ap. J.-C., et naquit vers le 1er avril de l'an 2 av. J.-C. La naissance de Jésus, six mois plus tard, dut avoir lieu vers le 1er octobre de l'an 2 av. J.-C. (*).

            (*) Pour aider le lecteur qui ne serait pas bien habitué à calculer les dates, nous attirons son attention sur le fait qu'au commencement de l'an 29, seulement 28 années complètes étaient écoulées ; la 29e était seulement commencée.

            De plus, la preuve est claire et évidente que Jésus fut crucifié le vendredi 3 avril de l'an 33 ap. J.-C. Le fait que sa crucifixion eut lieu à la fin du 14e jour du mois de Nisan, date qui tombe rarement un vendredi, mais qui eut lieu ainsi l'année 33 ap. J.-C., établit si parfaitement cette date que même Usher, qui adopta l'an 4 av. J.-C. comme la date de la naissance de Jésus, fut forcé d'admettre que sa crucifixion eut lieu en l'an 33 ap. J.-C. Comparez les dates qu'Usher indique en marge de la Bible anglaise, version commune, dans Luc 2 : 21 et Matthieu 2 : 1, avec Matthieu 27 et Luc 23. La date de la crucifixion étant l'an 33 ap. J.-C., il s'ensuit que si Jésus était né en l'an 4 av. J.-C., il eût été âgé de 36 ans à sa mort, et son ministère aurait ainsi duré six ans. Mais il est clair que le ministère de notre Seigneur ne fut que de trois ans et demi. Ce fait généralement accepté est prouvé par la prophétie de Daniel concernant le retranchement du Messie au milieu de la 70e semaine de la faveur d'Israël.

            Ainsi, il est à nouveau prouvé que la naissance de Jésus eut lieu environ un an et trois mois avant l'an 1 de notre ère commune, car son ministère se termina lorsqu'il fut âgé de 33 ans et demi, le 3 avril de l'an 33 ap. J.-C. Le jour de sa naissance peut être promptement trouvé en recherchant la date qui est de 33 ans et demi antérieure au 3 avril de l'an 33 ap. J.-C. Trente-deux ans et trois mois avant avril 33 nous conduiraient au 3 janvier de l'an 1 de notre ère, et un an et trois mois plus en arrière nous amèneraient au 3 octobre de l'an 2 av. J.-C., comme étant la date de la naissance de notre Seigneur à Bethléhem. La différence entre le temps lunaire employé chez les Juifs et le temps solaire que nous employons maintenant est de quelques jours, en sorte que nous ne pouvons pas être sûrs que le jour exact n'ait pas été vers le 27 septembre ; mais le 1er octobre de l'an 2 av. J.-C. est à peu près exact. Neuf mois en arrière de cette date nous amènerait vers Noël de l'an 3 av. J.-C. comme étant la date à laquelle le Seigneur déposa la gloire qu'il avait auprès du Père avant que le monde fût [créé] et où le changement à la nature humaine commença. Il est fort probable que la célébration du jour de Noël, le 25 décembre, vient de là. Certains écrivains de l'histoire de l'Église prétendent même que le jour de Noël fut célébré à l'origine comme la date de l'annonciation par Gabriel à la vierge Marie Luc 1 : 26. Il est certain qu'une telle date, au cœur de l'hiver, ne s'accorde guère avec la déclaration de l'Écriture qu'au temps de la naissance du Seigneur, les bergers étaient dans les champs avec leurs troupeaux.

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[Voir Note 1 à l'Appendice].

APPENDICE

NOTE 1 — pour les pages 24-56

(chapitre 2 du volume II — CHRONOLOGIE DE LA BIBLE)

            La lettre suivante, écrite à Chicago (Illinois) le 7 juin 1914, à notre pasteur par l'éditeur, est donnée ici pour réfuter quelques critiques  avancées comme des preuves que la chronologie de notre pasteur est fausse, particulièrement celle qui se rapporte aux Temps des Gentils [ou Nations Trad.].

            Cher et bien-aimé frère et pasteur : Comme vous le savez, il y a une différence d'opinions considérable sur la question de savoir si oct. 1914 est la fin du Temps des Gentils. Lorsque j'eus remarqué qu'en fixant la date de la naissance de Jésus et la longueur des dispensations parallèles, vous comptiez les fractions d'années avant et après J.-C., c'est-à-dire, les trois mois avant et les neuf mois après janvier 1, comme totalisant une année, et non deux années, comme vous l'avez fait dans d'autres passages, j'ai attiré votre attention, en janvier 1904, sur le fait que d'oct. 606 av. J.-C. à oct. 1914, il y a une période de 2519 ans, et non de 2520 ans, puisque oct. 606 av. J.-C. serait à 605 ans 1/4 de janvier ap. J.-C., et oct. 1914 serait à 1913 ans 3/4 de janvier 1 ap. J.-C. Depuis lors, jusqu'à une date récente, il m'avait semblé qu'oct. 1915 devait être la fin des Temps des Gentils, et cela, une année après la fin de la Moisson en 1914. Tout récemment, la possibilité de maintenir (en comptant les fractions d'années comme fractions et non comme années entières) qu'oct. 1914 est la date exacte de la fin des Temps des Gentils, s'est présentée à mon esprit, et croyant répondre à votre désir, je vous la soumets. Le fait que les sept mesures données dans le 2e volume des Passages de la Grande Pyramide [en anglais Trad.] prouvent que 607 av. J.-C. est le commencement, et qu'oct. 1914 est la fin des Temps des Gentils, m'incita à étudier la question de l'harmonie de notre chronologie avec la date d'oct. 607 av. J.-C. comme le commencement des Temps des Gentils. Cette étude eut pour résultat les vues présentées dans cette lettre, La méthode de calculer les fractions d'années comme telles et non comme des années complètes est celle que vous employez, avec justesse, pour obtenir les 1845 années des dispensations parallèles et la date de naissance de Jésus — Volume II, pp. 60, 61, 232 en anglais [1e éd. fse. pp. .55, 56, 240 ; 2e éd. pp. 41, 42, 172 ; 3e éd. pp. 54, 55, 56, 247 — Trad.].

            J'exposerai d'abord très brièvement les différents points puis en donnerai des preuves. Permettez-moi, je vous prie de vous demander, à cause de nos frères troublés, de ne pas permettre que le fait de plusieurs changements dans les dates et de changements fractionnaires dans les périodes qui sont suggérés, vous amène à ne pas suivre les démonstrations jusqu'à la fin. Autant qu'il m'est, possible de le voir, ces preuves sont bien fondées ; et si la méthode est exacte, elle nous permet de maintenir strictement toute notre ligne de périodes prophétiques contre les attaques de ceux qui prétendent que les fractions exigent une année de plus à la fin des Temps des Gentils, ainsi que contre les attaques de ceux qui prennent 587 ou 586 comme date du commencement des Temps des Gentils.

LES PRINCIPALES PÉRIODES CHRONOLOGIQUES

            Les changements sont les suivants :

I. Le retour d'Israël en Palestine : oct. 537 et non 536 av. J.-C.

II. Le commencement des Temps des Gentils oct. 607, et non 606 av. J.-C.

III. Longueur de la période des Rois 513 ans 1/2, et non 513 ans.

IV. Longueur de la période des Juges 448 ans 1/2, et non 450 ans.

V. De l'Exode à la division du pays 46 ans 1/2 et non 46 ans.

VI. De la fin du déluge jusqu'à l'alliance avec Abraham environ 426 ans 5/12, et non 427 ans.

VII. De la création d'Adam jusqu'à la fin du déluge environ 1657 ans 2/12, et non 1656 ans.

VIII. Le décret d'Artaxercès pour la reconstruction de Jérusalem et de ses murailles entrant en exécution en oct. 455 et non 454 av. J.-C.

            Les points suivent dans l'ordre énuméré : 1. Preuve que la première année de Cyrus fut d'oct. 538 à oct. 537 av. J.-C. et que l'arrivée d'Israël en Palestine eut lieu en oct, 537. A - Preuve scripturale : Dan. 1 : 18-21, comp. Dan. 10 : 1. (1) Dan. 1 : 21 déclare que Daniel continua jusqu'à la première année du roi Cyrus. D'après Dan. 10 : 1, cela ne peut signifier que Daniel mourut dans la première année où Cyrus devint roi de Babylone ; car Dan. 10 : 1 nous dit que, dans la troisième année de Cyrus comme roi de Babylone, il fut donné à Daniel la révélation qui nous est rapportée en Dan. chapitres 10-12. Le contexte de Dan. 1 : 17-21 donne plutôt la pensée que Daniel continua d'être le principal conseiller du monarque babylonien dans les questions de sagesse, d'intelligence, de visions et de songes, jusqu'à la première année de Cyrus comme roi de Babylone. Il s'ensuit que la fin de l'empire babylonien et le commencement de la première année de Cyrus arrivèrent dans la même année.

            B. - Preuve historique et biblique à l'appui d'après Daniel 11 : 1, 2. En outre du roi de Perse qui régnait alors, il devait y avoir encore quatre rois de Perse (le dernier étant Xerxès), jusqu’à ce que la Grèce fût attaquée par la Perse. C'est Xerxès qui fit cette attaque. En remontant en arrière, ces rois sont Xerxès 485-474 av. J.-C., Darius Hystaspe 521-485 av. J.-C., le faux Smerdis 522-521 av. J.-C., Cambyse 529-522 av. J.-C. Cyrus, d'après le canon de Ptolémée, régna 9 ans, comme roi de Babylone et mourut en 529 av. J.-C. Par conséquent, sa première année comme roi de Babylone commença en 538 av. J.-C. Ptolémée nous indique cette même année comme celle de la chute de Babylone et déclare que Cyrus fut le conquérant de Babylone, exactement comme le fait Esaïe. Dan. 5 : 30-31 montre que Darius le Mède prit (littéralement, atteignit) le royaume la nuit même où Belshatsar fut tué. Par conséquent, la première année de Darius le Mède et la première année de Cyrus commencèrent dans la même année, 538 av. J.-C., le règne de Darius commençant environ 4 mois avant celui de Cyrus. J'ai consulté une douzaine d’encyclopédies et toutes, excepté trois, indiquent la date de 538 av. J.C. Dans la nouvelle édition de la Britannica, l'article donne la date de 539 pour la chute de Babylone, et cette idée est copiée dans l'Encyclopédie de Nelson et dans la Nouvelle Encyclopédie Internationale. Je pense que « 539 » dans l'article de la Britannica est une faute d'impression, à la place de « 538 », puisque — quoique membres de la haute critique — ils soutiennent l'exactitude du Canon de Ptolémée et montrent dans les articles sur Cyrus et la Bible que 538 av. J.-C. est la première année du règne de Cyrus à Babylone. J'ai consulté de nombreux historiens qui indiquent tous 538 av. J.-C. comme date du reversement par Cyrus de l'empire babylonien. Tous les auteurs en dehors de la haute critique admettent également que 538 est la date de la chute de Babylone. Cependant, se basant sur une supposition de Josèphe qui tient ce raisonnement que puisqu'il est mentionné une première année de Darius le Mède, il doit y avoir eu au moins une seconde année, ils ont daté la première année de Cyrus en 536 av. J.-C. Depuis 1880 où les tablettes de Nabonidus (1) [Nabounahid ou Nabonaïd - forme française, selon Larousse et Maspéro. Trad.] dernier souverain de Babylone, et les tablettes de Cyrus, commémorant ses victoires sur Nabonidus et Belshatsar, (2) [ou Balthazar] furent découvertes et plus tard traduites, et plus particulièrement depuis la révision des traductions en 1891, les données nécessaires nous ont été fournies et, par elles, cette difficulté a été résolue.

Ce qui a induit en erreur les auteurs anciens c'est une supposition de Josèphe (qui, vous l'avez montré, a été prolifique en donnant naissance à de nombreuses erreurs historiques) que Darius était le vrai roi et Cyrus son général, et que ce Darius était un autre nom d'un certain Synaxares II, que Josèphe supposait avoir depuis 550 av. J.-C. sur la Médo-Perse, 2 ans comme roi de Babylone, et qui, ensuite, à sa mort aurait eu pour successeur Cyrus en 536 av. J.-C. En outre, Josèphe suppose que ce Synaxares se tint à l’écart durant tout son règne, laissant les affaires du royaume aux mains de Cyrus. Pour répondre à ces suppositions, on peut dire qu'aucun des historiens anciens ne mentionne un tel roi. Cyrus est toujours désigné depuis 550 av. J.-C. comme le seul roi de Médo-Perse. Les annales de Nabonidus, qui s'étendent de 554 à 538, nomment Cyrus comme le gouverneur exclusif de la Médo-Perse après que ce dernier eut renversé Astyagès en 550 av. J.-C. Cela est également établi dans les tablettes de Cyrus. Ni les annales, ni les tablettes ne mentionnent un Synaxares. Ces annales et ces tablettes se trouvent être en harmonie avec l'exposé de Daniel et la prophétie d'Esaïe. D'après ces annales et ces tablettes, Cyrus envahit Babylone par le sud, au début de 538 av. J.-C. Ses troupes furent divisées en deux armées, l'une commandée par Cyrus en personne, l'autre par le général en chef de Cyrus, Gobryas, forme grecque du Gabru des annales. Plusieurs années auparavant, Nabonidus s'était associé comme vice-roi son fils Belshatsar, qu'il plaça à Babylone tandis que Nabonidus faisait de Sippara sa capitale. Cela ne contredit pas Dan. 5 : 2, 11, 18, où Belshatsar est appelé le fils de Nébucadnetsar, puisque dans les Écritures les descendants de plusieurs générations sont appelés fils d'ancêtres éloignés («Jésus, fils de David»). Au contraire, d'après Jérémie 27 : 7, Nébucadnetsar devait avoir un fils et un petit-fils qui comme lui, continueraient puissants et invaincus. Après cela seulement, Babylone tomberait. Le fils et le petit-fils furent Evil Merodach, mentionné dans les annales ainsi que dans la Bible, et Tiglath  Piléser. Son fils fut Nabonidus dans Ies jours duquel eut lieu la chute de Babylone.

            Revenons à Cyrus et Gobryas ; les annales et les tablettes indiquent que Cyrus attaqua Nabonidus à Sippara, et, l'ayant battu, prit sa capitale le 14 juin 538 av. J.-C. Deux jours plus tard, Gobryas, dont l’armée opérait contre Belshatsar à Babylone, prit la ville sans combat d’après les annales et les tablettes. Cela concorde avec Dan, 5 : 30, 31, et est impliqué dans le passage symbolique d'Apoc. 16 : 12, le détournement de l'Euphrate. Les tablettes nous apprennent encore que Gobryas commença immédiatement à exercer le pouvoir royal comme vice-roi de Cyrus et nomma plusieurs gouverneurs dans les provinces (Voir Dan. 6 : 13). Si Belshatsar, comme vice-roi de son père, est appelé roi de Babylone, Gobryas, comme vice-roi de Cyrus, pouvait tout aussi bien être ainsi appelé. Ces faits prouvent donc que la première année de Cyrus comme roi de Babylone fut 538. Ce fut en octobre que Cyrus fit son entrée dans la ville de Babylone et y commença son règne.

            Ainsi, de même que la première et la troisième années de Belshatsar (Dan. 7 : 1 ; 8 : 1) ne signifient pas que Nabonidus n'était pas le roi suprême, mais, comme les annales le montrent, qu'ils furent contemporains pendant une partie du règne de Nabonidus, ainsi l'expression « première année de Darius » ne veut pas dire que Cyrus n'était pas le roi suprême de Babylone ; le contraire fut le cas, car près de quatre mois après la chute de Babylone, c.-à-d. en 538 av. J.-C. Cyrus, d'après les annales et les tablettes, vint à Babylone ; et s'il est vrai que Darius, c.-à-d. Gobryas, agissait encore comme roi, vice-roi de Cyrus, son autorité lui était simplement déléguée. En toutes choses, l'autorité de Cyrus était suprême. Les tablettes indiquent de plus que Cyrus, peu de temps après, lança des édits dans les diverses langues des peuples, adaptés à chaque cas particulier pour favoriser les religions de tous ses sujets dans leurs pays respectifs. Entre autres, d'après la Bible, les Juifs reçurent la liberté, de retourner en Palestine pour y exercer leur religion. L'époque des décrets de Cyrus se place donc entre oct. 538 et oct. 537 av. J.-C. Quand le Vol. 2  fut écrit, ces annales et ces tablettes étaient encore peu connues. Le fait de ne pas les avoir employées implique vraisemblablement que vous n'en aviez pas connaissance. On ne pouvait donc s'attendre à vous en voir incorporer la découverte dans le Vol. 2, et tout naturellement vous avez adopté l'opinion de presque tous les écrivains sur la chronologie biblique qui donnent 536 av. J.-C.  comme date du retour d'Israël. On peut trouver les faits, susmentionnés dans Larned's History for Ready  Reference, Vol. 4, 2577 [première édition ; ce qui suit donne plus de détails et fait partie de la seconde édition, The New Larned, etc. Vol. I, 796, 797 ; Vol. 8, 6629, 6630].

            C. — Preuve tirée des Dispensations Parallèles :

            Les dispensations parallèles nous permettent de fixer le mois et l'année du décret par lequel Cyrus donna aux Israélites la permission et l'aide pour retourner dans le pays. L'événement parallèle que vous indiquiez entre parenthèses à l'occasion de la rectification, en Z' 05, 183, par. 5 (non traduit) d'un exposé dans un article de notre cher frère John Edgar, était le transfert de la papauté à Avignon. Ce fut en Mars 1309 (Voir l'article dans la Britannica sur Clément V). Mars 1309 se trouvait 1308 ans 1/4 depuis l'an 1 de notre ère, et mars 537 av. J.-C. était 536 ans 3/4 avant notre ère. La somme de ceux-ci nous donne les 1845 années des parallèles. Cela fixe la date du décret en mars 537. Comme le pays avait été désolé en octobre, « l'accomplissement » des 70 années de désolation exigeait le retour du peuple en octobre. Cela devait se passer dans le septième mois et l'année où le décret fut promulgué (Esd. 3 : 1). Les sept mois en question peuvent se répartir de la façon suivante : D'après Esdras 7 : 8, 9, il fallut quatre mois à Esdras et à ses associés pour faire le même voyage ; il est à présumer qu'il fallut le même temps à Zorobabel et à ses associés. Les trois autres mois furent sans doute employés à agiter la question du retour, à régler les affaires et le départ des Israélites, à rassembler les vases du sanctuaire, et les provisions pour le voyage et à se rassembler pour le départ en masse. Ces faits et les Écritures semblent confirmer la pensée qu'oct. 537 av. J.-C. et non 536 av. J.-C. est la date du retour d'Israël dans leur pays, mettant fin aux 70 années de désolation.

            Il. — Preuve que les «Temps des Gentils » commencèrent en 607 av. J.-C.

            A. — La première preuve découle de la précédente ; car si oct. 537 av. J.-C. est la date du retour d'Israël, qui mit fin à la désolation du pays, les soixante-dix années de désolation et les Temps des Gentils commencèrent 70 ans av. oct. 537, par conséquent en oct. 607 av. J.-C.

            B. — La longueur des Temps des Gentils. Si nous admettons que 1914 est la fin des Temps des Gentils, 2520 années complètes avant cette date serait 607 av. J.-C. Donc oct. 1914 se trouve 1.913 ans 3/4 après janvier 1 de notre ère ; et oct.  607 av. J.-C.  est 606 ans 1/4 avant Janvier 1 de notre ère, le total de ces deux périodes étant 2520.

            C. — La première série de sept temps qui commença à la fin du jour du Premier Adam et finit en oct. 607 av. J.-C. le prouve également. Tandis que les cartes de fr. Edgar ne montrent pas cela, les mesures de la Pyramide et les chiffres qu'ils donnent dans le 2e volume de leur ouvrage le font maintes fois. A plusieurs  reprises, ils indiquent, contrairement aux chiffres de leurs cartes que le jour du Premier Adam commença 4.126 ans ¼ avant notre ère. Cela nous donne naturellement la date d'oct. 4127 av. J.-C. En mesurant la durée du temps depuis la fin du jour du Premier Adam (3126 ¼ ) jusqu'à la fin des premiers 7 temps, nous sommes amenés à 606 ans ¼ avant l'an 1 de notre ère. C'est, bien entendu, oct. 607 av. J.-C. Les considérations suivantes prouvent la date du commencement du jour du premier Adam. Si oct.  1874 est la fin des 6.000 ans de mal, oct.  4127 av. J.-C. est son commencement 1.873 ¾ + 4.126 ¼ = 6.000 ans. En outre, dans leur carte où ils montrent que depuis la fin du jour du Premier Adam jusqu'au commencement du déluge, il y eut 654 ans, et où ils donnent avec exactitude 2472 av. J.-C. comme fin du déluge, ils indiquent la date de 654 ans avant son début comme étant 3126 av. J.-C., et la fin du jour du Premier Adam. Cela devrait être 3127 av. J.-C.  : 2.473 + 654  = 3.127. Ils ne firent pas d'erreur dans ce passage en déterminant 2 ans au lieu d'un an à l'état d'innocence ; ce qui aurait dû avoir pour résultat  de leur manière de compter les fractions ¾ + ¼ d'année comme 2 années d'oct de l'an 1 av. J.-C. à oct. De  l'an 1 de notre ère. Plusieurs des mesures données dans le  volume 2 de leur ouvrage montrent que la chute eut lieu comme ils l'ont indiquée 4126 ans ¼ av. J.-C. c'est-à-dire oct. 4127 av. J.-C. La chronologie montre aussi que le jour du Premier Adam commença en oct. 4127 av. J.-C., car les 6000 ans depuis oct. 4127 av. J.-C. nous amènent à oct. 1874, donc : 1873 ¾ + 4126 ¼ = 6.000. Par conséquent, les 6000 ans de mal commencèrent en oct. 4127 av. J.-C. Il y a quelques autres erreurs très légères dans ces très excellentes et utiles cartes. La date 4127 av. J.­C. étant la date de la chute, c.-à-d. le commencement du jour du Premier Adam, la fin de ce jour fut 3127 av. J.-C. Les premiers sept temps commençant ici doivent finir en octobre av. J.-C., car oct. 3127 - 2520 = oct. 607.

            D. — Six des sept mesures qu'ils donnent pour prouver qu'oct. 1914 est la fin des Temps des Gentils commencent antérieurement à oct. 607 ; elles prouvent donc qu'oct. 607 est la fin de la première et le commencement de la seconde série de 2520 ans. Une mesure que donne leur livre couvrant les deux fois « sept temps », c.-à-d. 5040 ans, part de l'extrémité nord du soubassement, comme fin du jour d'Adam et atteint l'extrémité de la Grande Galerie comme fin du Haut-Appel. Cela prouve, d'une manière très concluante que le premier de ces sept temps finit et que le second commence en oct. 607 av. J.-C.

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LA PÉRIODE DES ROIS

            III. Longueur de la période des rois, 513 ans ¼.

            Dans le vol. 2, commentant le fait (Jér. 52 : 6-8) que Sédécias avait exactement régné 10 ans et 6 mois, vous déclarez que, ignorant la fraction d'année qui arrive là, vous comptez la période de 11 années complètes, croyant que dans la chronologie les fractions se compensent les unes les autres. Tenant compte du fait que par suite des conjectures de Josèphe tous les savants bibliques en dehors de la haute critique considéraient 536 av. J.-C. comme la date du retour d'Israël, et, en outre, le fait que d'après plusieurs prophéties accomplies vous saviez que 1874 était la date du retour du Seigneur, une telle méthode de calcul des fractions était certainement l'esprit de la vraie foi qui se confie là où elle ne trouve plus rien. Mais puisque par la providence du Seigneur des faits historiques, par la découverte des annales de Nabonidus et des tablettes de Cyrus, nous ont donné, conjointement avec les Écritures, 537 av. J.-C.,  comme la date exacte, nous trouvons nécessaire de calculer ces fractions avec exactitude. Les faits exigent, par conséquent, que nous comptions pour le règne de 10 ans ½. Son détrônement et la désolation du pays furent synchroniques, c.-à-d. au septième mois. Jér. 41 : 1 et les chapitres suivants montrent que le pays fut désolé au septième mois. Deux semaines (voir traduction corrigée de Jér. 52 : 30 dans P’ 21, 88, par 2. vers le milieu de la seconde colonne (1) [Non trad.  Trad.] après le 10e jour du cinquième mois, quand le temple commença d'être brûlé et que les murailles furent abattues (Jér. 52 : 13,14), qui dut prendre environ 2 semaines, les captifs commencèrent à être emmenés à Ribla le 23e jour du cinquième mois (Jér. 52 : 15, 24-27). Cette marche, si nous nous basons sur le temps que mit Esdras à faire son voyage, prit environ cinq semaines ; car la distance est à peu près 500 miles (750 km. env.) par la route, quoique environ de 320 miles (480 km. env.) à vol d'oiseau. A son arrivée, Sédécias, qui régnait comme  vassal de Nébucadnetsar, fut détrôné par jugement du roi (Jér. 52 : 9-11, 24-27). Le règne de Sédécias fut donc réellement de 10 ans ½. En conséquence, comme le montre le calcul strict des fractions, la période des Rois dura 512 ans ½.

            IV. — De l’Exode à la division du pays, 46 ans ½.

            En traitant de cette période, vous dites avec exactitude que depuis l'Exode jusqu'au retour des espions, il y eut une année et une fraction d'année, et que le Seigneur promit à Caleb sa portion que Caleb réclama et reçut exactement 45 ans après la promesse. Cette fraction est juste une moitié d'année. D'après Nombres 13 : 20, les espions partirent à l'époque des premiers raisins qui est à peu près au commencement d'août. Quarante jours plus tard, quand ils revinrent, ce serait environ le septième mois. Le fait qu'ils rapportèrent non seulement des raisins mûrs niais aussi d'autres fruits (Nombres 13 : 23-25) prouve que ce fut vers l'automne que se place leur retour. Ainsi, puisque Israël quitta l'Égypte au printemps, l'automne de l'année suivante fut une année et demie après cela. il s'ensuit que de l'Exode jusqu'à la division du pays, il y eut 46 ans ½.

Retout haut de page

*****

LA PÉRIODE DES JUGES

            V. — La période des Juges, 448 ans ½.

            Pour préparer le moyen de prouver ce point, je dois faire allusion à une explication du 2e volume des Passages de la Grande Pyramide dans laquelle il est dit que quelle que fut la date de la mort d'un roi israélite, le règne de son successeur commençait à compter le premier jour du premier mois de l'année suivante, peut-être parce qu'on différait jusque là l'installation du roi dans sa charge. Par conséquent, les années des règnes des divers rois qui sont données dans les Rois et les Chroniques sont des années entières, à moins que la Bible dise qu'elles ne l'étaient pas. Seule cette méthode nous fournit une certitude dans la chronologie qui, au temps de la fin, comme partie de la « vision », devait « parler et ne pas mentir ». En outre, cela découle de la preuve donnée précédemment pour les Temps des Gentils, la désolation du pays et le détrônement de Sédécias. Cela est rendu évident également du fait que, excepté dans le cas d'un seul roi, la longueur du règne de chacun est établie en adjectifs numéraux cardinaux et non ordinaux, et que, là où une correction était nécessaire, comme dans le cas de Sédécias, elle fut faite. Ainsi Saül, David et Salomon régnèrent « 40 ans » chacun. Il n'est pas dit qu'ils moururent dans la 40e année de leur règne. On trouve une exception dans le cas d'Asa (2 Chr. 16 : 13) où il est dit qu'Asa mourut dans sa 41e année. Cette exception, en même temps que la correction dans le cas de Sédécias, confirme la règle. Vous avez correctement compté sa 41e année comme 41 années entières, car son successeur acheva ce temps avant que les années de son règne eussent commencé à compter ; autrement nous aurions à retrancher cette période. Plusieurs parallèles chronologiques ainsi que des mesures de la Pyramide prouvent que ces années sont des années exactes ; et, d'après le cas de Sédécias, nous voyons que la durée des règnes des rois commençait à compter dans chaque cas à partir du premier mois de l'année, Nisan,  c'est-à-dire au Printemps.

            Ceci étant exact, puisque Caleb obtint sa portion du pays en automne, en même temps que le reste des Israélites, la période des Juges ne comprit pas un nombre d'années complet. Elle doit avoir été d'un certain nombre d'années plus la moitié d'une autre. Cela devient doublement évident quand on considère 1 Rois 6 : 1 et 2 Chr. 3 : 2. Ces passages déclarent que Salomon commença à construire le temple le 2e jour du second mois dans la 4e année de son règne, au mois de Zif. 1 Rois 6 : 1 établit aussi que ce fut dans la 580e année de l'Exode, c.-à-d. 579 années complètes et une fraction. L'Exode arrivant le 14e jour du premier mois, le 2e jour de la 580e année après cela fut juste 579 années et 16 jours après l'Exode, par conséquent au printemps. Voici la preuve que la période Juges fut de 448 ans ½ :

De l'Exode à la division du pays

46 ans ½

Temps de Saül

40 ans

Temps de David

40 ans

Règne de Salomon jusqu'au commencement du temps, environ un mois de plus que

  4 ans

=  

130 ans ½

            Le reste des 579 ans fut la période des Juges. Elle fut donc de 448 ans ½. Cela nous oblige à rendre « hos [en grec environ] 450 ans », dans Actes 13 : 20 par « environ 450 ans ». Cela également paraît clair.

            VI. De la fin du déluge jusqu'à l'alliance abrahamique, environ 426 ans 5/12 : Le déluge commença à l'automne d'une année, le 17e jour du second mois et finit l'automne suivant, le 27e jour du second mois. Le déluge fut daté d'après l'année civile et non d'après l'année ecclésiastique ; car ce ne fut qu'à partir de l'Exode qu'Israël commença l'année au printemps, c.-à-d. l'année ecclésiastique (Ex. 12 : 2). L'alliance avec Abraham fut faite le 14e jour de Nisan, comme ce fut au 430e anniversaire de celle-ci qu'Israël fut délivré (Ex. 12 : 40-51). En conséquence, la période de la fin du déluge jusqu'à l'alliance abrahamique  n'eut pas un nombre complet d'années. Ce fut une période d'un certain nombre d'années plus 5 mois. Bien que pendant un certain nombre d'années j'aie cru qu'il s'en fallait d'environ 6 mois pour que cette période fût de 420 années exactes, sachant durant ce temps que la période de l'Exode jusqu'à la division du pays était de 46 ans ½, je pensais en moi-même : ces fractions se contrebalancent les unes les autres, aussi, ne leur donnai-je jamais d'attention plus étroite du point de vue chronologique. Mais récemment, alors que j'étudiais la question en entier je remarquai que dans le Vol. 2 des Passages de la Grande Pyramide p. 249, la note dit qu'il est démontré que cette période est entre 426 et 426 ans ½, j'examinai soigneusement la question et trouvai qu'il est dit d'Abraham qu'il avait 75 ans quand il quitta Charan ce qui eut lieu environ 4 mois avant d'entrer en Canaan. Ce serait donc, du point de vue de la chronologie du Vol. 2 environ 427 ans ½.

             Je crois avoir trouvé un moyen en harmonie avec la  chronologie pour prouver que cette période est d'environ 426 ans 5/12 ; c'est d'interpréter les paroles « Sem engendra Arpacschad deux ans après le déluge », comme  voulant dire non pas deux années après la fin du déluge, mais deux années après le commencement du déluge. A celui qui ne connaît que la langue anglaise, cette interprétation semble d'abord forcée vous êtes bien au courant du fait que fréquemment dans l'Ancien et dans le Nouveau Testaments, quand il est dit combien de temps après une certaine période un autre événement arriva, cette période est comprise comme du temps, mais elle est quelquefois omise. Comme exemples de chaque cas, veuillez noter Matt. 17 : 1 ; Luc 9 : 28. Cette interprétation s'accorde donc avec l'usage biblique, les parallèles chronologiques, les premiers sept temps, le temps du baptême du déluge et du baptême de Christ et Ies mesures de la Pyramide qui exigent ici environ 426 ans 5/12. Il y a plus encore, cette interprétation est par le fait qu'il n'est pas dit qu'Abraham avait 75 ans quand il entra en Canaan, mais à l'époque où il quitta Charan (Gen. 12 : 4). La longueur du voyage d'Esdras de Babylone à Jérusalem, 4 mois, va nous aider ici. Le voyage d'Esdras, environ deux fois plus long, n'était pas ralenti par les troupeaux de gros et de menu bétail comme le fut celui d'Abraham car il avait été donné de l'argent à Esdras pour acheter en Palestine des moutons et du bétail pour les sacrifices (Esd. 7 : 16, 17, 22). Le voyage d'Abraham ralenti par le bétail, et qui sans doute commença immédiatement après le deuil accoutumé d'un mois pour son père, semblerait avoir pris environ 4 mois. Ainsi le mois de deuil et les quatre mois environ de voyage font environ 5 mois. En interprétant les deux années après le déluge, il y aurait dès lors jusqu'à la mort de Térach 426 ans, d'où environ 426 ans 5/12 depuis la fin du déluge jusqu'à l'entrée d'Abraham dans le pays, c.-à-d. jusqu'à l'alliance faite avec Abraham.

            Si l'on n'interprète pas l'expression « deux ans après le déluge » comme nous venons de le faire, cette période est d'environ 427 ans 5/12 et cela produirait de la confusion dans la chronologie, les parallèles, les mesures de la Pyramide, etc. Cette vue du sujet, n'a pour résultat aucune addition de temps à notre chronologie, mais le changement de date de certains événements nous donne la possibilité, en comptant strictement les fractions à leur véritable longueur, de maintenir que chaque parallèle chronologique et chaque période prophétique finissent exactement comme les volumes 2 et 3 les donnent. Le raccourcissement de 8 mois dans la dernière période s'est opéré comme suit : Approximativement deux mois ajoutés à la période depuis la création d'Adam jusqu'à la fin du déluge (la terre ayant séché le 2e mois, le 27e jour, c.-à-d. 2 mois moins 2  jours) et les six mois ajoutés à la période depuis l'Exode jusqu'à la division du pays. Ainsi est bien établie la date de l'entrée dans le pays oct. 1576 avant J.-C. et aussi la date du déluge, nov. 2473 avant J.-C. L'année ajoutée à la date du décret de Cyrus, du retour au pays et du commencement des Temps des Gentils est compensée par la soustraction d'une demi-année à chacune des périodes des Rois et des Juges. Cela fait remonter toutes les dates depuis l'accès au trône de Sédécias jusqu'à celui de Saül six mois plus tôt dans la chronologie et les parallèles l’exigent dans chaque cas. Je me suis demandé pendant plusieurs années pourquoi quelques-uns des parallèles donnés par les frères Edgar exigent dans certains cas l'addition des fractions et dans d'autres pas. Les difficultés sont ainsi toutes résolues là où ils ont établi exactement le parallèle. Dans plusieurs cas où cela n'a pas été vrai, j'ai trouvé qu'ils n'avaient pas l'événement parallèle. Par ex. : La grande Pâque de Josias qu'ils disent  typifier la résurrection des saints endormis. La date parallèle est avril 1879, et s'applique sans doute au glorieux festin sur la rançon (la Pâque chrétienne, 1 Cor. 5 :7) donné alors et un peu plus tard aux frères par la Tower éditée en juillet 1879, pour la défense de la rançon contre les attaques de M. Barbour et autres.

            Il y a un point qu'on pourrait juger compromis par cette vue de la question : le grand cycle conduisant au Jubilé-antitype ; car par cette méthode de dater, le dernier Jubilé se trouve un an plus tôt. Il se trouverait de 627 à oct. 626 av. J.-C., au lieu d'oct. 626 à oct. 625 av. J.- C. Mais cela même est pleinement garanti de toute attaque de la manière suivante : Israël entra dans le pays à l’est du Jourdain qui faisait partie du territoire à eux donné (Lév. 25 : 2) en oct. 1576 av. J.-C. L'année du Jubilé devait donc commencer en oct.  1576. En comptant ces 6 mois comme appartenant aussi à l'année de l'entrée dans le pays comme la première année, tout se présente convenablement, et c'est une chose logique puisqu'ils devaient compter  jusqu'à la cinquantième année de l'entrée dans le pays et cependant commencer le Jubilé le 10e jour du 7e mois. Ou bien ces six mois devaient être comptés dans les cinquante années, ou bien ils ne pouvaient pas commencer à compter à partir de leur dans le pays et commencer le Jubilé en octobre. Par conséquent, l'année qui était considérée comme la première année du premier cycle de Jubilé, commença en oct. 1576 av. J.C., et 950 ans plus tard devait s'achever le dernier Jubilé, donc en oct. 626 av. J.-C. D'où il s’ensuit que le cycle commença alors, finit en oct. 1875 de notre ère, car 625 ¼ + 1874 ¾ = 2500 ans ; et, comme vous l'indiquez dans le Vol. 2, cela aurait été la fin du Jubilé-type s'il avait persisté ; et puisque un temps antitype déplace un temps type au moment où le type serait parvenu, s'il avait persisté, le Jubilé-antitype commença en oct. 1874 ap. J.-C.

            [VII. De la création d'Adam à la fin du déluge, environ 1657 ans 2/12 et non 1656 ans].

            [Comme l'indiquent nos crochets, les lignes précédentes et les suivantes ne font pas partie de la lettre originale reproduite ici ; mais nous les ajoutons maintenant pour compléter. Il faut remarquer que la Bible ne dit pas que Noé avait 600 ans à la fin du déluge, c.-à-d., quand tout fut sec. Il avait 600 ans quand il commença comme nous le montre une comparaison de Gen. 7 : 6 et 11. La partie pertinente du v. 11 se traduit littéralement comme suit : « L'année des 600 ans de la vie de Noé, etc. » Noé avait 600 ans dans les 600 ans de vie qu'il avait vécus jusque là. La signification du v. 11 est que dans le dernier de ses 600 ans le déluge commença, et non dans celui des 599 ans de vie qu'il avait vécus. Cette déclaration, comparée avec le v. 6, qui dit que « Noé avait 600 ans quand le déluge d'eaux fut sur la terre », non après qu'il fut desséché, non après qu'il eût cessé d'être sur la terre, prouve qu'il avait 600 ans quand le déluge commença. Le déluge commença donc 1656 ans 1/12 après la création d'Adam et finit exactement une année solaire après, qui vaut environ 10 jours de plus qu'une année lunaire. En conséquence, de la création d'Adam à la fin du déluge, il y eut 1657 ans 7/12 d'année. Ce qui suit aidera à retracer les principales dates antérieures à l'an 1 de notre ère].

Années avant

notre ère

date av.J.-C

De notre ère à la reconstruction de Jérusalem.

454 3/12

= oct. 455

De notre ère au retour d'Israël venant de Babylone.

536 3/12

= oct. 537

La désolation.

70

 

A reporter :  

606 3/12 

= oct. 607

Report :       

606 3/12

 

Période des Rois.  

513 6/12

 

 

1119 9/12  

= avril 1119

Période des Juges.  

448 6/12

 

 

1568 3/12  

= oct. 1569

De la division du pays à  l'Exode.  

46 6/12

 

 

1614 9/12

= avril 1615

De l'Exode à l'alliance avec Abraham.  

430

 

 

2044 9/12

= avril 2045

De l'alliance avec Abraham à la fin du déluge.

426 5/12

 

 

2471 2/12

 = nov.2472

De la fin du déluge à son début.

1

 

 

2472 2/12

= nov. 2473

Du commencement du déluge à la chute d'Adam.

1654 1/12

 

 

4126 3/12

= oct. 4127

De la chute d'Adarn à sa création.

2

 

 

4128 3/12

= oct. 4129

            VIII. La date à laquelle fut exécuté l'ordre d'Artaxerxès de reconstruire la muraille de Jérusalem est vers Oct. 455. Puisque l'ordre fut donné en Nisan, avril (Néh. 2 : 1-8), et que la chronologie montre que l'onction de notre Seigneur eut lieu en octobre, l'expression « depuis la sortie de la parole » dans Dan. 9 : 25 ne peut signifier le moment où l'ordre fut donné, mais certainement son exécution. La muraille  fut achevée le 25 d'Elul, c.-à-d., 5 jours avant le premier jour du septième mois, approximativement le 1er oct. (Néh. 6 : 15). Ce fut  dans la 20e année d'Artaxerxès. (Néh. 2 : 1) Artaxerxès commença à régner en 474 av. J.-C. Comme preuve de cela, veuillez vous reporter aux Passages de la Grande Pyramide, Vol. 2, 315-327 [première édition ; 295-306, seconde édition]. En conséquence, la 20e année d'Artaxerxès, c.-à-d., 19 années entières et une fraction fut 455 av. J.-C. Ceci est évidemment exact, car l'onction de notre Seigneur eut lieu le 29 oct., c.-à-d., 28 années ¾ après janvier de l'an 1 de notre ère, et oct. 455 av. J.-C. fut 454 ans ¼ avant janvier 1 de notre ère : 454 ¼ + 28 ¾ = 483 = les années des 69 semaines symboliques (69 X 7 = 483) depuis l'achèvement des murailles de Jérusalem jusqu'à l'onction de Jésus (Dan. 9 : 25). Ce point étant prouvé, tous les sept points mentionnés dans la première partie de cette lettre ont donc été démontrés.

             Il va sans dire, mon cher frère, que ce qui précède n'est pas une critique malveillante de vos vues chronologiques. Je vous aime trop pour avoir la pensée de vous critiquer ainsi. C'est plutôt un essai, et je le crois, un essai heureux pour défendre vos conclusions chronologiques et pour les rendre invulnérables aux attaques que, de certains points de vue, des critiques inamicaux qui pourraient exiger l'exactitude complète dans les détails, seraient trop heureux de lancer contre elles, s'ils en connaissaient ces légères inexactitudes. Vous déclarez expressément que dans certains cas, vous négligiez les fractions impliquées (quoique dans les deux cas susmentionnés, vous les eussiez strictement employées), croyant qu'elles se contrebalancent. Ce qui précède montre qu'elles se contrebalancent en effet. En dépit de quelques inexactitudes, le fait que vos conclusions sont correctes, est une preuve nouvelle, parmi beaucoup d'autres, que le Seigneur emploie votre esprit comme un canal pour communiquer la Vérité de saison dans ce temps de moissonnage. Je serais heureux d'avoir votre opinion sur ce qui précède si toutefois vous jugiez convenable de me la donner.

            Je suis avec amour chrétien et l'assurance de mes prières,

                                                                Votre frère dans le Seigneur

                                                                      Paul S. L. JOHNSON.

            L'auteur de la lettre précédente vit notre pasteur trois semaines environ après son envoi, et reçut de lui l'assurance que les points exposés dans la lettre, étaient bien étudiés ; et ce dernier exprima sa satisfaction de ce que les dates qui s'y trouvaient confirmaient la date de 1914 comme celle de la fin des Temps des Gentils, date qui dit-il, doit être maintenue. L'explosion de la guerre, environ un mois plus tard, donna le sceau divin à cette date. Sans doute, les nombreux changements qu’auraient exigés les corrections des clichés empêchèrent-ils qu'elles fussent faites.

*  *  *

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